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L’histoire d’un banquier retraité devenu grand musicien

© D.R

Dans le nouveau roman d’Abdellah Baïda

Un banquier à la retraite qui veut s’initier à la musique. Une passion qu’il nourrit bien qu’il soit contesté par son entourage, à commencer par son épouse. Ainsi l’auteur marocain, Abdellah Baïda, démarre son intrigue dans son nouveau roman «L’irrésistible appel de Mozart» pour raconter le parcours de son protagoniste qui se lance dans une recherche époustouflante de sa guitare à Rabat. Une quête couronnée par la fréquentation d’un conservatoire puis la rencontre d’un étudiant qui lui apprend à jouer de cet instrument. Au fil des faits, ce jeune présente le novice en musique à sa famille dont le père maîtrise l’art des «Ahyiad», originaire notamment du Sud du Maroc.

Une découverte intéressante. Entre-temps, cet étudiant rencontre une jeune fille qu’il aime puis forme un groupe dont le retraité devient manager qui se lance dans des tournées hilarantes avec cette formation de musiciens jusqu’à ce qu’il apprenne la maladie de sa femme qui l’encourage, avant de partir à l’au-delà, à continuer dans sa voie de musicien. Chose qu’il fait en devenant le grand «Moroccan Django». Une grande surprise dans la deuxième partie du roman.

A ce propos, le romancier précise : ««Moroccan Django» est en effet l’identité vers laquelle va évoluer le protagoniste retraité de la Banque du Maroc. C’est le grand écart. Et c’est justement ce parcours qui est intéressant à relater au lecteur, ce revirement-choc, un cheminement hors du commun… Une envolée romanesque à laquelle aspirent beaucoup d’individus mais rares sont ceux qui osent franchir le pas». Pour l’auteur, il est intéressant que le lecteur sente ce désarroi et le chamboulement entre la première et la deuxième partie du roman. Tel que l’écrivain l’explicite, l’identité du protagoniste change, en passant de l’une à l’autre, le mode de narration aussi. C’est ce que laisse voir d’ailleurs la lecture. «J’ai tenté aussi de changer de style… J’ai fait en sorte que l’écriture colle à la quête du personnage, elle doit presque la refléter. Dans la 2ème partie, on bascule carrément vers autre chose, tout en restant dans une continuité logique qui a déjà été annoncée par beaucoup d’ingrédients semés tout au long de la première partie», détaille M. Baïda.
Outre ce bouleversement, il n’est pas évident de ne pas trop croiser dans cette publication le nom de l’éminent artiste bien qu’il soit mentionné dans l’intitulé de l’œuvre. «Mozart, c’est certes le grand musicien classique que nous connaissons mais c’est aussi un symbole. C’était un personnage qui n’a connu d’autre vie que celle liée aux rythmes. Il est dans ce sens à l’autre extrémité du lieu où se trouvait mon personnage au moment où il a pris sa retraite. Mais quelques notes parvenues à ce dernier, un peu par hasard, ont été suffisantes pour le propulser vers cette destination.

Et sur cette voie, c’est là où se situe le roman, sur ce chemin, il y a une multitude de rythmes, de mélodies», avance l’écrivain. Dans ce sens, il donne également l’exemple des musiques du monde que va découvrir Moroccan Django, allant de Lhaj Belaïd, à Nass ElGhiwane, en passant par Django Reinhardt, Cheikha Rimitti, Bob Dylan ainsi que les rythmes de Gnawa et bien d’autres. «Ce roman est une symphonie polyphonique… Sans trop expliciter, j’ajouterais que dans le nom de Mozart, dans la chair de ce mot, il y a tout un programme», lance le romancier qui révèle travailler sur un essai qui verra le jour le mois prochain aux éditions tangéroises Agora. Il s’intitule «Le Monde d’Edmond. Entretiens et regard sur l’œuvre d’Edmond Amran El Maleh».

C’est un ouvrage qui, comme l’indique son titre, consacré à notre grand écrivain marocain juif Edmond Amran El Maleh. «Il se compose de deux grandes parties: la première contient des entretiens inédits que j’avais réalisés avec lui en 2009-2010. El Maleh y évoque sa vie, son parcours de militant et d’intellectuel mais nous discutions aussi pas mal de questions relatives à l’actualité, à la culture, à l’écriture, à la littérature…

La deuxième partie est constituée de plusieurs études où je traite de quelques aspects de son œuvre. C’est un immense écrivain, auteur d’une œuvre très riche qui reste encore à découvrir car elle n’a pas révélé tous ses secrets», annonce M. Baïda qui a aussi des projets de romans. L’un est presque déjà bouclé et l’autre en est au tout début de son chantier. A découvrir.

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