Cette instance de classement donnera les bases d’une protection définitive de l’immeuble au titre des monuments historiques, l’hôtel devant faire l’objet d’un important programme de rénovation, indique un communiqué.
L’hôtel, situé 45, boulevard Raspail, dans le VIe arrondissement, est aujourd’hui l’un des derniers témoignages de ce style architectural dans la capitale. Verrières, escaliers monumentaux, cours intérieures, salons et ornements, fresques et oeuvres d’art ont pu être conservés et confèrent à ce lieu une richesse unique, ajoute le ministère.
Plus récemment, une suite a été décorée par l’artiste Arman dont elle porte le nom. Symbole du Saint-Germain des années folles, au début du XXe siècle, l’hôtel Lutetia a également été pendant l’entre-deux-guerres le lieu de résidence de nombreux artistes et écrivains, comme Picasso, Matisse, Gide, Saint-Exupéry, Joséphine Baker, Jean Renoir ou encore Albert Cohen qui y a rédigé «Belle du Seigneur». Réquisitionné en 1940 par l’occupation allemande pour y installer ses services du renseignement et du contre-espionnage, l’hôtel est devenu à la Libération, sur ordre du général de Gaulle, le lieu d’accueil des survivants des camps de concentration.