Culture

L’image du maroc révisée par des éditeurs espagnols

Un intérêt peu commun est accordé, depuis quelques mois, par les éditeurs espagnols à la question marocaine comme s’il s’agissait d’une composante de l’actualité de leur pays, lançant sur le marché plus d’une vingtaine d’ouvrages. Ces écrits sur le Maroc sont l’oeuvre de chercheurs, écrivains, professeurs universitaires et journalistes qui tentent de battre en brèche la vieille doctrine anti-marocaine, véhiculée par les africanistes et la presse militaire d’antan, de la fausse identification idéaliste avec l’environnement marocain ainsi que des vieux stéréotypes.
Cette tendance marque surtout les écrits des auteurs des nouveaux ouvrages consacrés à la guerre du Rif qui ont remis en cause toute la littérature épique bourrée de fausses victoires militaires et de récits de héros militaires inexistants pour atténuer l’impact du plus grand désastre qu’a connu l’armée espagnole. « Histoire secrète d’Anoual » de Juan Pando, « Anoual 1921 ? le désastre de l’Espagne et du Rif » de Manuel Leguineche, « Accolade mortelle » de Sebastian Balfour, « Au nom des nôtres, Du Rif à Jbala » de Lorenzo Silva, « Maures et chrétiennes » d’Angeles d’Irisai-Magdalena Lasalle, « Dialogues Riverains » de Victor morales sont quelques-uns de ces livres qui se démarquent totalement de la littérature pittoresque et patriotique de la première moitié du 20-ème siècle. Ils dénoncent avec courage la tendance à véhiculer une image biaisée du marocain surnommé péjorativement moro.
Ce sont des livres qui versent dans une vision critique des tendances à dénaturer des faits historiques par les africanistes pour les mettre au service d’une doctrine belliqueuse et anti-pédagogique. Il est nécessaire de relancer la question d’Anoual, qui demeure encore une histoire oubliée parce qu’il était interdit d’en parler à cause de la défaite, a déclaré, récemment, le journaliste-écrivain Manuel Leguineche.
D’autres écrivains se sont élevés contre le mythe de l’empire colonial que le général Franco et les africanistes avaient construit uniquement dans l’imaginaire collectif. A cet égard, deux ouvrages se distinguent, spécialement par leur rigueur scientifique en dénonçant les velléités et l’angoisse coloniales de Franco et ses généraux. Cette série d’ouvrages est le fruit d’une réflexion sérieuse et approfondie qui est en totale rupture avec une littérature qui tombe graduellement dans l’oubli et qui s’inscrit dans le cadre d’un exercice de récupération de la mémoire collective sur la base d’authentiques données historiques.

• Mohamed Boundi (MAP)

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