Culture

L’information dans tous ses états

Plusieurs interrogations ont fait l’objet d’un débat aussi riche qu’intéressant lors de la table ronde organisée dans le cadre du vème forum qui a eu lieu à Tunis sur le thème «le Maghreb et l’Europe ? Une vue à moyen terme». Où en sommes nous ? Où en serons nous dans cinq ans ? Les technologies de l’information et de la communication sont-elles une bénédiction ou une malédiction? Offrent-elles des opportunités sans risque ? Marginalisent-elles les couches les plus démunies ou ceux qui n’ont même pas l’électricité ?
Favorisent-elles les droits de l’homme ?
Protègent-elles ou respectent-elles la vie privée ?
Abordant le thème de la table ronde sur «l’Euro-maghreb et la société de l’information», Mohamed Ben Ahmed, professeur, ancien secrétaire d’Etat a relevé l’existence -au niveau de l’acquisition et du développement des technologies de l’information et de la communication- de nouvelles fractures et disparités nord-sud, vertical et sud-sud, horizontal, et du fossé numérique.
Il a évoqué les profondes mutations qui s’opèrent dans le monde et les défis de la mondialisation ainsi que son influence sur les styles de vie, les spécificités locales et les identités culturelles. Il a fait une distinction entre la société de l’information et la société des connaissances et souligné la portée de l’échange des expériences, du savoir et des idées, ainsi que de la dimension culturelle. Plusieurs questions ont été soulevées, notamment, l’objectivité, le déséquilibre du flux des information du nord vers le sud, le droit de savoir et d’informer, le respect des droits de l’homme et l’égal accès au savoir, les couvertures sélectives privilégiant le sensationnel ou mettant l’accent sur les catastrophes naturelles dans les pays en voie de développement.
Mme Emma Murphy, professeur, vice-doyenne de la faculté des sciences sociales à l’université de Durham au Royaume-Uni, a rappelé que des pays en voie de développement ont «critiqué le fait que leur image dans les médias internationaux, dominés par l’Occident, était toujours négative et liée à des catastrophes naturelles et aux guerres».
Elle a cité Max Frisch qui a dit que «la technologie, c’est l’art de tellement arranger le monde que nous ne le vivons plus» et estimé que la société de l’information a «inévitablement des dimensions politiques et culturelles qui n’ont pas de limite physique ou géographique dans le village global qui ne cesse de se développer».
Des participants ont souligné l’impératif du respect de la déontologie et de l’éthique ainsi que des opinions et des droits de l’homme. Sans l’élément humain épine dorsale, les moyens technologiques deviennent une coquille «vide et leur contenu médiatique insignifiant». Certains ont rappelé que le flux des informations et des images ont défié les frontières et la censure qui est contre-productive, insistant sur la nécessité de la libre circulation des idées. Un professeur universitaire tunisien a cité Chateaubriand qui a dit que «la presse c’est la parole à l’état de foudre, c’est l’électricité sociale.
Plus vous prétendez la comprimer, plus l’explosion sera violente. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle».

• Mohamed Fannane (MAP)

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