Culture

L’Iran censure un grand succès littéraire

Le ministère de la Culture et de la Guidance islamique a interdit la publication de "J’éteindrai la lumière de Zoya Pirzad", selon l’éditeur du livre, Alireza Ramezani, cité par le quotidien Kargozaran. «Nous n’avons pas été informés des raisons de l’interdiction», a-t-il ajouté, en expliquant que les autorités ont interdit une publication de l’ouvrage, qui a été tiré à 200.000 exemplaires en 23 éditions successives depuis 2001. Le livre, couronné par quatre prix littéraires iraniens, conte l’histoire d’une mère de famille arménienne qui tombe amoureuse d’un veuf mélancolique, dans les années 1960, dans la ville pétrolière d’Abadan. La production de livres, musiques et films est soumise à autorisation du ministère, mais la réédition ne l’était pas jusqu’à l’an dernier, quand le président Mahmoud Ahmadinejad est arrivé au pouvoir. Les éditeurs se plaignent que le ministère a depuis bloqué, selon eux, la publication et la réédition de centaines de livres. Cette politique touche aussi bien des livres contemporains que des classiques de la littérature iranienne, comme "La chouette aveugle" de Sadegh Hedayat. La presse et l’édition littéraire ont connu un grand essor sous la présidence réformiste de Mohammad Khatami (1997-2005), avec la montée en puissance d’auteurs féminins comme Zoya Pirzad. Des députés conservateurs ont attaqué dans un rapport publié en septembre les activités du ministère de la Culture à l’époque de M. Khatami, en l’accusant d’avoir autorisé la publication d’oeuvres promouvant, selon eux, la décadence, les relations sexuelles hors-mariage et le sécularisme. L’actuel ministre de la Culture, Mohammad Hossein Saffar-Harandi, s’est engagé à défendre les valeurs religieuses et révolutionnaires. «Le nouveau gouvernement a l’intention de prendre des mesures positives pour la renaissance des valeurs négligées et la prise en compte des enseignements religieux dans le domaine culturel», a-t-il déclaré en juin.

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