Journal d’une combattante
Cela a commencé par des actions désordonnées, éparses, puis des combats précis contre Nike, Shell, Gap, Philipp Morris et autres grands consortiums internationaux, puis des manifestations, des forums à travers le monde entier et enfin à Seattle, à Rome lors des conférences du G8. On a parlé d’un vrai mouvement de ceux que l’on a baptisés, jusqu’alors et faute de mieux, "les anti-mondialisation". Naomi Klein, auteur en 1999 de No logo, qu’elle définit, elle-même, comme "un livre sur l’activisme anti-commercial", et qui demeure à ce jour le manifeste best-seller de la cause des anti-mondialistes, livre les dernières Nouvelles du front de la mondialisation.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une suite à No logo mais d’un récit personnel qui narre, à travers les souvenirs personnels de Naomi Klein, la genèse du mouvement. En plus d’une vision intérieure, subjective, l’ouvrage reproduit nombre de communications, extraits de discours, comptes-rendus d’analyses économiques prononcés lors de diverses assemblées. On oscille entre les remarques prises sur le vif, qui rendent très vivante et passionnante la lecture de ce Journal, et une somme de documentation plus théorique qui constitue un véritable mémento des positions politiques des anti-mondialistes. Consciente de l’ambiguïté du terme de "mondialisation", Naomi Klein explicite constamment sa position afin de montrer que l’opposition de son mouvement vise clairement le modèle néolibéral quand il contraint les libertés individuelles et impose un modèle unique écrasant. Un livre qui permet de suivre le pas de l’Histoire en marche et de voir se dessiner, peut-être, le profil d’une démocratie à visage humain.
Actes Sud, 223 pages, 2003
Une famille

Nathalie a toujours considéré son adoption comme une chance : celle de pouvoir choisir qui elle voulait être. Très proche de ses parents, mère comblée d’une petite fille, elle a d’ailleurs parfaitement réussi sa vie. Pourtant, à l’approche de la trentaine, elle ressent le besoin impérieux de savoir d’où elle vient. Très vite, à son propre étonnement, elle décide de rechercher sa mère biologique et convainc son frère David, adopté lui aussi, de partager cette aventure. Pour connaître leurs origines, Nathalie et David sont prêts à supporter les doutes de leurs conjoints et les reproches de leur mère. Mais ils ne soupçonnent pas qu’ils sont sur le point de bouleverser le confortable équilibre de leur famille, et celui de deux inconnues qui ont reconstruit leur vie…
Née dans le Gloucestershire, où elle vit toujours, Joanna Trollope a été professeur, puis fonctionnaire aux Affaires étrangères, avant de se tourner vers l’écriture. Auteur de plusieurs livres, parmi lesquels Un amant espagnol (1993), De si bonnes amies (1996), Les liens du sang (1997), Les enfants d’une autre (1999) et Séparation de cœur (2000), elle est l’un de ces écrivains qui osent aborder de front les questions de société, et ses romans offrent, de l’aveu unanime des critiques, une vision très fine des transformations subies de nos jours par la famille. Elle compte aujourd’hui parmi les romancières les plus populaires de Grande-Bretagne.
Pocket, 2005, 309 pages
Supersymétrie

Cet ouvrage, destiné à un public de passionnés de sciences, retrace l’épopée de la quête moderne d’une théorie unifiée à laquelle Einstein s’était consacré dans les dernières années de sa vie. Il explicite pour nous le modèle standard, les supercordes et finalement la supersymétrie qui constitue l’une des hypothèses les plus prometteuses. Durant toute l’histoire de l’humanité, l’Homme s’est évertué à comprendre les rouages de l’univers. Dans cet ouvrage sans précédent, le physicien de renom Gordon Kane nous livre les fondements du « modèle standard », cette théorie qui décrit les constituants et les interactions fondamentaux de la nature. Il nous explique ensuite le pas de géant que représente la théorie de la supersymétrie: elle implique qu’à chaque particule fondamentale soit associé un superpartenaire que l’on pourrait détecter à des énergies et des intensités que l’on ne parvient à atteindre qu’aujourd’hui et dans les plus grands accélérateurs. Si Gordon Kane et ses collègues sont bien sur la bonne voie, ces superpartenaires devraient également fournir la clé de bon nombre des mystères de la physique contemporaine.
Editions Le Pommier, 2003, 280 pages
Middlemarch

Middlemarch (1871-1872) est sans doute le plus beau roman de George Eliot, en tout cas son roman le plus complet (le sixième sur sept). Deux intrigues sentimentales principales, l’histoire des deux mariages de Dorothea et le mariage malheureux de Lydgate, jeune médecin ambitieux, avec Rosamond Vincy, se détachent sur un fond foisonnant de personnages et d’événements, d’épisodes intéressants, amusants, émouvants. Un des charmes de George Eliot est dans cette surabondance de détails. Nous avons fait figurer en préface un beau texte de Virginia Woolf sur George Eliot : " L’issue fut triomphale pour elle, quel qu’ait pu être le destin de ses créatures ; et quand nous nous rappelons tout ce qu’elle a osé, tout ce qu’elle a accompli, la façon dont, malgré tous les obstacles qui jouaient contre elle, elle a cherché toujours plus de savoir, toujours plus de liberté jusqu’au jour où le corps, accablé par son double fardeau, s’effondra, épuisé, nous devons poser sur sa tombe toutes les brassées de lauriers et de roses que nous possédons.
Gallimard 2005, 1152 pages












