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La solitude lumineuse
En 1928, Pablo Neruda est nommé consul à Colombo, Ceylan, puis à Singapour et Batavia. Accompagné de Kiria, sa fidèle mangouste, le poète chilien découvre les odeurs et les couleurs des rues asiatiques, les plaisirs et cauchemars de l’opium, la chasse à l’éléphant, le sourire paisible des Bouddhas… Neruda livre ses souvenirs colorés et poétiques d’un Orient colonial et se révèle comme un homme passionné, curieux de tout et de tous, et un merveilleux conteur. Pablo Neruda, de son vrai nom Ricardo Elieur Neftali Reyes, naît à Parral au Chili le 12 juillet 1904. Son père est conducteur de trains et sa mère institutrice. Il perd sa mère quelques mois après sa naissance. Son père se remarie et installe sa famille à Temuco. Après des études pendant lesquelles il apprend la langue et la littérature françaises, il devient professeur à Santiago et publie ses premiers poèmes en 1923, Crépusculaire. Il choisit son pseudonyme en hommage au poète tchèque Jan Neruda (1834-1891). Lorsqu’il découvre les surréalistes, il laisse éclater toute sa sensualité dans sa poésie. Le recueil Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée paraît en 1924, suivi par Résidence sur la terre, poèmes écrits entre 1925 et 1931 ; il devient vite un poète reconnu. Diplomate, il est envoyé en Extrême-Orient, successivement à Rangoon, Birmanie, 1927, à Ceylan, Batavia et Singapour en 1931. A Java, il épouse Marie-Antoinette Agenaar Vogelzans, une Hollandaise surnommée Maruca. Nommé consul à Barcelone, puis Madrid, il rencontre Delia del Carril qui deviendra sa seconde femme. En Espagne, il fait l’expérience de la guerre et adhère au socialisme. Il se lie d’amitié avec les poètes Rafael Albert et Federico Garcia Lorca qu’il avait déjà rencontré à Buenos Aires.

Pablo Neruda, « La solitude lumineuse», Gallimard, 2004, 81 pages


Le Royaume du dragon d’Or
La grande statue du Dragon d’or est à l’abri dans un petit royaume mystérieux, encastré dans les montagnes de l’Himalaya. Selon la légende, cette rouvre d’art ne vaut pas tant par les pierres précieuses qui la recouvrent que parce qu’elle prédit l’avenir et protège le pays. Au cœur de Manhattan, un millionnaire sans scrupules veut s’en emparer pour dominer le monde… Au palais, d’étranges événements se produisent et le roi pressent que le Dragon d’or est en danger. C’est ce qu’ignorent l’intrépide journaliste Kate Cold, son petit-fils Alexander et son amie Nadia, qui viennent d’être conviés à découvrir les beautés et les secrets du Royaume interdit. Alex et Nadia partent retrouver le prince Dil Bahadur et son maître, le moine bouddhiste, dans les montagnes perdues où règne encore la civilisation des hommes des neiges. Traqués par des bandits sanguinaires, ils mesureront l’importance de l’ancestrale sagesse bouddhiste. Un grand roman d’aventures et de suspense, dans la lignée de La Cité des dieux sauvages.

Isabel Allende, « Le Royaume du dragon d’or», livre de poche, 2006, 315 pages


Vie et destin
Dans ce roman-fresque, composé dans les années 1950, à la façon de Guerre et paix, Vassili Grossman (1905-1964) fait revivre l’URSS en guerre à travers le destin d’une famille, dont les membres nous amènent tour à tour dans Stalingrad assiégée, dans les laboratoires de recherche scientifique, dans la vie ordinaire du peuple russe, et jusqu’à Treblinka sur les pas de l’Armée rouge. Au-delà de ces destins souvent tragiques, il s’interroge sur la terrifiante convergence des systèmes nazi et communiste alors même qu’ils s’affrontent sans merci. Radicalement iconoclaste en son temps – le manuscrit fut confisqué par le KGB, tandis qu’une copie parvenait clandestinement en Occident -, ce livre pose sur l’histoire du XXe siècle une question que philosophes et historiens n’ont cessé d’explorer depuis lors. Il le fait sous la forme d’une grande œuvre littéraire, imprégnée de vie et d’humanité, qui transcende le documentaire et la polémique pour atteindre à une vision puissante, métaphysique, de la lutte éternelle du bien contre le mal.

Vassili Grossman « Vie et destin », livre de poche, juin 2005, 1172 pages


Le Duel
Le Duel (1904) est un récit de la vie militaire, que Kouprine entreprit en s’appuyant sur ses expériences acquises pendant ses sept années de service dans l’armée. Dans une petite ville de province, Romachov, un jeune sous-lieutenant, rêve d’une brillante carrière militaire. Mais peu à peu la vie monotone du régiment l’avilit et l’exaspère. Seul son amour sans espoir pour Chourotchka, la femme belle et ambitieuse d’un autre officier, l’empêche d’abandonner la carrière militaire. Un jour, le sous-lieutenant et le mari de Chourotchka, tous deux ivres, se disputent et se provoquent en duel. Chourotchka, pour donner le beau rôle à son mari qu’elle n’aime pourtant pas, va chez Romachov et se donne à lui, en obtenant la promesse qu’il ne touchera pas son adversaire. Alexandre Kouprine avec Bounine et Andréiev, est l’un des meilleurs peintres de la société russe pré-révolutionnaire et des différents milieux sociaux qui la composent et qu’il campe avec une rare acuité. On l’associera souvent à Tchékhov pour sa sympathie pour les petites gens et les humbles. Au côté des révolutionnaires en 1905, ses idées libérales l’obligeront après 1917 à un exil de plus de vingt ans en France. Il retournera à Moscou pour y mourir.

Alexandre Koupine «Le duel», Editions du Rocher, 2006, 425 pages

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