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Marocains du pays et Marocains d’ailleurs : Fracture citoyenne ?
Les Marocains d’ailleurs, indépendamment de l’évolution de leur statut juridique dans les pays d’immigration,font-ils partie intégrante de la communauté nationale marocaine, avec ce que cela implique comme obligations et comme droits ? En font-ils partie un peu, en totalité, pas du tout ? Leur appliquer la « démarche progressive » à l’occasion des élections législatives de 2007, en ne leur permettant l’exercice de leur droit constitutionnel de vote et d’éligibilité qu’à l’intérieur du Maroc –comme ceci existait déjà auparavant -, ne reviendrait-il pas vider de son sens la notion de citoyenneté marocaine, à l’effriter et à en faire pour eux une coquille vide ? En adoptant à leur égard une approche «par étape», n’est-ce pas après leur avoir annoncé une citoyenneté pleine et entière, faire marche arrière, instituer une discrimination et créer une fracture citoyenne entre les Marocains du « dedans » et ceux du « dehors » ? En marge de la tenue d’Almonadara (Rabat, 8-10 décembre 2006) ou débat transnational sur l’émigration marocaine, et à l’occasion de cette phase ultime et décisive de la préparation du scrutin législatif de 2007 et de la mise en place du Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger, ce livre est une contribution citoyenne à nourrir le débat démocratique contradictoire d’opinions, de données et de propositions alternatives concrètes, afin d’instituer pour le Maroc une nouvelle politique migratoire, et de faire des « MRE » des citoyens marocains à part entière et non pas entièrement à part.

Abdelkrim Belguendouz, « Fracture citoyenne ? », 279 pages, 2006

Vivre à l’arrache
Amine agonise sur une plage de Tanger, atteint par les tirs des garde-côtes. Comme un film, il revoit les épisodes de sa vie : son enfance au Maroc, son départ pour la France, le LEP, les foyers, les potes, les filles, les premiers larcins, les bagarres, la prison, la galère à Paris, l’expulsion…
Si le livre apporte un témoignage de première main sur la vie des jeunes des banlieues et sur l’immigration clandestine, il est avant tout une création romanesque, originale par son écriture crue et décapante, et par son intrigue aux multiples rebondissements. Les dernières séquences du livre constituent les pages les plus fortes jamais écrites sur les pateras et le passage du détroit. L’auteur Driss El Haddaoui, surnommé El Driss est né au Maroc. Il a vécu son adolescence à Clermont-Ferrand. Il est aujourd’hui réalisateur de cinéma et comédien, surtout connu du public pour sa participation dans la série télévisée P.J (France 2). Vivre à l’arrache est son premier roman.

El Driss, «Vivre à l’arrache » Editions Eddif, Paris, 239 pages, 2006

Le jardin andalou
Pour rien au monde, Driss Bennouna ne céderait son jardin où il impose à tous ses proches de savourer à l’aube le premier repas. Il a su résister aux convoitises des lotisseurs. Parviendra t-il à chasser les trafiquants de kif qui font de son domaine leur sanctuaire? Pourra-t-il déjouer les ruses de Messeouda, la femme du jardinier, dont l’ambition est sans limites et sans scrupules ? Quant au propriétaire du jardin mitoyen, le mystérieux «Suisse» sera-t-il un ennemi ou un allié ? Le jardin andalou apparaît comme un vaste théâtre où une multitude de personnages truculents, ridicules ou attachants, jouent leur rôle tour à tour dans un grand jeu de dupe sur fond de superstitions populaires.
Ahmed Tazi, né en 1950 à Fès, est l’auteur de deux romans, la Rue du cuivre (La Croisée des chemins, 2002) et le Convoi du chien (L’harmattan, 2003).

Ahmed Tazi, «Le jardin andalou», Editions Eddif, 219 pages 2006,

Le cèdre de l’atlas : Mémoire du temps
La majesté du cèdre, la puissance de sa cime, l’architecture de ses branches, la solidité de son enracinement, sa diversité écobiologique, mais aussi sa longévité font de cet arbre l’essence la plus noble et la plus imposante de la forêt marocaine. La meilleure fortune d’un cèdre est d’être bien né sur un sol riche, meuble profond et suffisamment humide. Le cèdre de l’Atlas colonise les hautes montagnes de 1.500 à 2.400 mètres d’altitude, là où la pluie et la neige contribuent à l’épanouissement des jeunes semis qui garantissent la pérennité de la cédraie pour le bien-être des générations futures. Véritable mémoire du temps, le cèdre nous raconte l’histoire d’une période où le Maroc a traversé une très longue sécheresse qui avait mis la société et l’économie dans une situation très précaire. L’arbre nous livre mille ans d’histoire du climat, en restituant avec précision ses fluctuations durant tout un millénaire. Mémoire plus fidèle que toutes les archives humaines, le cèdre inscrit dans sa propre chair la succession des périodes sèches et humides et indique par là-même les périodes de fastes et d’épreuves de la société marocaine. Gravé, sculpté ou peint, le cèdre resplendit, flambé sur les hauts plafonds ouvragés dans les plus beaux vestiges de l’architecture, particulièrement Fès, Meknès et Marrakech. Dans cet ouvrage qui invite à une réflexion sur les enjeux et les défis de la gestion durable des écosystèmes du cèdre, chaque acteur est confronté à son rôle et à ses responsabilités : à chacun de contribuer à la sauvegarde de la forêt marocaine.

«Le cèdre de l’Atlas : Mémoire du temps», Éditions : La croisée des chemins, 2006, 288 pages.

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