Refermez la nuit
Chaque poème, lorsqu’il n’est pas une mélodie, est une histoire personnelle ou collective qui revient sur des souvenirs, souvent douloureux. Il évoque une problématique existentielle, qui interpelle les consciences, qui critique, crie, implore, supplie, condamne. «Je n’ai ni suffisamment d’orgueil ni assez de prétention pour me déclarer poète. Je n’ai fait que répondre à des voix profondes qui m’ont hanté et me hanteront toujours» C’est par cette phrase que Mokhtar Chaoui dèb-ute le texte de son recueil de poésie intitulé «Refermez la nuit ». Modestie ou fausse modestie ? Chaque lecteur est libre de faire son opinion du livre, publié à compte d’auteur . Ce recueil vaut mille fois le détour pour mille raisons. La poésie de ce Tangérois, est une « semence » peu fréquentable, dir-ont ceux qui liront le recueil au premier degré. Mais ceux qui s’y attarderont un peu, qui iront au-delà des mots, découvriront un poète à l’imagination dense, à la finesse séduisante, à la profondeur insoupçonnée et à la poétique raffinée. Il suffit simplement de se laisser emporter sans préjugés et avec un cœur léger. Qu’on aime ou qu’on déteste, la poésie de Mokhtar Chaoui est provocatrice, insolente, dérangeante à plus d’un titre parce qu’elle met le doigt sur nos faiblesses, nos peurs, nos incertitudes, nos lâchetés et nos illusions. Mais le plaisir de lire cette poèsie reste, lui, indèniable.
Publié à compte d’auteur, 2007
L’étrange intime
Il existe entre le monde et la langue des passerelles invisibles que le poète n’a de cesse d’emprunter, des échelles faites de mots que l’on assemble puis décompose, au rythme de musiques aphones et néanmoins assourdissantes. Dans ce dialogue singulier entre l’écrivain, cet « Etranger intime », et une Lectrice en quête de l’essence poétique, Breyten Breytenbach propose un livre d’écriture, une étude comparée, argumentée, aussi métaphorique que lyrique. Le sens se perd parfois dans les applications in vivo auxquelles se prête le Sud-Africain. C’est qu’il compose à mesure qu’il dérive, profitant des courants pour illustrer son propos. Breytenbach parle d’art en artiste, il manie la poésie à mesure qu’il en tire les fils. «Chaque poème est unique et n’est jamais achevé. Et il y a autant de poèmes qu’il y a de moments de lecture, autant de moments qui éveillent l’esprit enchifrené du commencement. Vous êtes le chien, le poème, l’os». L’auteur tient là sa définition la plus symptomatique de la poésie. Poétiser, c’est écrire sur l’expérience, entrer en confrontation avec soi, réinventer le moi dans de possibles réalités. «Par l’écriture, nous entrons dans le dialogue entre un fait et ses fictions», poursuit Breytenbach. Car la poésie est permutations, fluctuations, impermanence et multiplicité.
De Breyten Breytenbach – Edition, Actes Sud ,2007
La mystérieuse nuit de Noël
C’est le soir de Noël, tout le monde est parti se coucher. Mais bientôt un bruit se fait entendre, voici le père Noël avec ses huit magnifiques rennes. Ils se posent sur le toit et le père Noël atterrit en bas de la cheminée. Noir de suie, le rose aux joues, le voici qui garnit les chaussettes d’incroyables surprises. Puis le voilà reparti vers d’autres maisons en criant, « Joyeux Noël à tous !» Mais chut, surtout il ne faut rien dire. Auteur britannique du XIXe siècle, Clément C. Moore était grand amateur de contes de Noël. Ces livres ont déjà enchanté plusieurs générations. Dans cet album, les éditions Milan respectent le texte, devenu un classique anglo-saxon, tout en renouvelant le conte en le mettant soigneusement en valeur par le travail d’animation et d’illustration. Sur une mise en page moderne présentant des découpes et des rabats, ce texte traditionnel dégage l’atmosphère désuète, pleine de charme, des veillées de Noël d’antan. Aucun doute, les plus jeunes y seront sensibles, eux que le sapin fait encore rêver, d’autant que les dessins les fascineront.
Clement C. Moore et Niroot Puttapipat