L’Italie célèbre Bellini, peintre majeur de la Renaissance

L’Italie rend hommage cet automne à Giovanni Bellini avec une spectaculaire exposition au musée romain des Ecuries du Quirinal, réunissant près des deux tiers des oeuvres de ce peintre précurseur de la Renaissance, considéré comme l’inspirateur de l’école vénitienne.
«Cette exposition est exemplaire, rare, belle et suscite le bonheur. C’est tout ce que doit produire une œuvre d’art», a commenté lundi en la présentant Antonio Paleolucci, historien d’art et directeur des Musées du Vatican, qui a servi de conseiller scientifique pour cette rétrospective. 
Plus de 40 musées du monde entier ont prêté des oeuvres et les deux commissaires de l’exposition Mauro Lucco et Giovanni Violla ont travaillé pendant dix ans pour réaliser leur rêve d’illustrer l’immense talent de Bellini qui a libéré la couleur et révolutionné l’usage de la lumière dans les nombreuses représentations de la Vierge qu’il a peintes.  Sur les 60 oeuvres exposées, treize ont du être spécialement restaurées pour l’occasion et l’éclairage est dispensé par des diodes luminescentes permettant de contrôler l’humidité et la chaleur autour des délicates peintures.
Il y a 60 ans qu’une telle exposition n’avait pas été consacrée au Giambellino: la dernière en date remonte à 1949 à Venise. L’artiste dont la peinture fut d’abord classique, influencée par son beau-frère, le grand Andrea Mantegna, et par Antonello de Messina, dut attendre l’âge de 60 ans pour utiliser la lumière d’une façon révolutionnaire qui en a fait le précurseur et l’inspirateur des grands maîtres vénitien tels le Titien ou Sébastien del Piombo. Pour permettre de comprendre la force de Bellini (1430-1516) souvent considéré comme le magicien de la représentation des sentiments et du naturel, les commissaires ont conçu un parcours qui s’ouvre par l’imposant «Couronnement de la Vierge», un travail sur bois minutieux réalisé pour l’église de saint François de Pesaro, dans le centre de l’Italie. Puis une série de portraits de la Vierge – certains la montrant avec l’enfant dans les bras, d’autres entourée d’anges dans des décors champêtres doux et harmonieux -, tableaux souvent signés «Ioannes Bellinus» (son premier paraphe) illustrent la première manière de l’artiste encore empreinte du formalisme ancien.
L’exposition, ouverte au public le 30 septembre 2008 et qui se poursuit jusqu’au 11 janvier 2009 à Rome, sera ensuite partiellement visible au Musée Correr de Venise.