Une immersion dans l’âme humaine. C’est ce que le romancier, poète et sémiologue spécialiste des arts et des littératures, Noureddine Bousfiha, offre à lire dans son nouveau roman «L’Autre côté de soi» qu’il vient de publier aux Éditions Orion.
Un livre dans lequel l’auteur plonge le lecteur dans «le labyrinthe des sentiments humains». Mieux encore, «L’Autre côté de soi» est, selon l’écrivain marocain, un roman qui décrit «une époque telle qu’elle fut». Comme il le précise, la toute puissance de l’amitié et ses résonances infinies s’y manifeste de plus. En détail, l’auteur présente dans son oeuvre une galerie de portraits «ébauchée à même le vif». En d’autres termes, il n’y a pas un seul personnage campé qui ne suggère une part de réel dans la trame de la fiction.
A la manière d’un road-movie, le roman déballe, comme l’explicite son auteur, une fresque de protagonistes regardant les «signes avant-coureurs d’un drame inéluctable». Entre qui à la recherche d’un ailleurs hors du monde pour son salut, qui pour le goût de l’aventure qui durcit l’âme quand elle ne ruine pas le corps et l’esprit, d’aucuns tentent de s’affranchir des déterminations biologiques et sociales et font part dans leurs cheminements de leurs rêves et de leurs cauchemars face à une destinée plus ample où ils rencontrent en fin de course soit l’échec, soit l’accomplissement de leur être. «Ces personnages, bien qu’ayant pour la plupart d’entre eux une vision de l’existence réduite, consentent à devenir ce qu’ils sont dans une époque où ils donnent la preuve de leur sensibilité en mettant à nu leurs alibis», révèle M. Bousfiha. Dans ce sens, l’auteur s’interdit de les classer en espèces. Il les accepte tels quels. Il n’explique rien, car l’arrière-plan en est éclairé.
Il essaie cependant de donner une image de «fable à la vie quotidienne qui les a disqualifiés et dont ils tirent vengeance». Telle est du moins la thématique qu’il fait bon tirer de ce roman et les questions profondes qu’il suscite sur la vie dans ce qu’elle a de proprement humain.
Quant au principe romanesque, il n’est pas en reste. Il est, selon l’auteur, corrodé par une narration erratique, un soupçon de fantastique qui affleure dans certaines pages faisant éclater les conventions du récit. «Une petite vague de drôleries rend la chose légère», enchaîne l’écrivain. Aussi, le style ne s’apaise qu’au prologue du roman, de 400 pages, où le narrateur suspend son jugement.
De quoi faire l’intérêt du livre.