Parution de la version française d’une importante recherche américaine sur Sijilmassa
«Sijilmassa et son destin saharien. La dernière cité aux portes du désert», est l’intitulé de l’ouvrage paru chez la maison d’édition La Croisée des Chemins. Cette œuvre traduite par Rita Stirn représente la version française de l’importante recherche des auteurs américains Ronald Messier et James Miller. Initialement publié en langue anglaise, ce livre a en effet obtenu le prix L. Carl Brown AIMS Book Prize in North African Studies en 2016 pour son approche intellectuelle innovante dans le cadre des Études d’Afrique du Nord.
Selon l’éditeur, le livre examine la légende sur fond de preuves historiques, géographiques et archéologiques. C’est un voyage dans le temps et dans l’espace que proposent les auteurs Ronald Messier et James Miller. Située aux portes du Sahara, Sijilmassa est la légendaire Cité de l’or, la plaque tournante du commerce de l’or entre l’ancien Ghana et le monde méditerranéen. Ses caravanes transportaient les richesses de l’Afrique pour un vaste commerce transsaharien. Sijilmassa a connu une succession d’empires, devenant ainsi la dernière cité aux portes du désert. Sa grandeur millénaire et sa résonance avec les temps forts de l’histoire du Maroc ont été marquées par des vagues de guerres, de renouveau et d’abandon. Aujourd’hui, ses ruines sont en sous-sol et en juxtaposition avec la ville moderne de Rissani, à l’écart du temps.
Le projet de recherche maroco-américain et multi-disciplinaire à Sijilmassa s’appuya sur des données archéologiques, des textes historiques, la reconnaissance sur le terrain, la tradition orale et des légendes pour montrer comment cette ville de renom a su garder une emprise sur sa destinée. Sijilmassa contribua à la création de l’identité nationale marocaine et a occupé une place prépondérante dans l’histoire et les changements de pouvoir en Afrique du Nord. Des continuités et des discontinuités entre Sijilmassa et le paysage contemporain affûtent le questionnement sur la nature de la vie humaine aux portes du désert : comment des endroits comme Sijilmassa ont-ils pu atteindre une telle grandeur ? Comment expliquer leur chute et leur ensevelissement dans les sables du désert ?