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Nouveau roman : L’onirisme réel de Souad Jamai

© D.R

«Ecrire ce roman était pour moi un moyen, en me mettant dans la peau de Malak, d’essayer de saisir ses angoisses, ses prises de consciences, et son inconscience aussi».

Après «Un toubib dans la ville», l’auteure marocaine Souad Jamai publie chez Virgule éditions son nouveau roman «Des ailes de papier». Une œuvre dans laquelle l’écrivaine, également cardiologue, brosse le portrait d’une jeune fille prénommée «Malak» qui ne va pas jusqu’au bout de ses aventures. D’une étudiante en médecine à une vendeuse dans un magasin, cette héroïne, souffrant d’une anomalie cardiaque qu’elle ignorait, abandonne également sa chance inouïe de se faire traiter, aux frais d’une association, dans l’Hexagone en optant pour la disparition. Elle entreprend la même démarche quant à son séjour définitif en France. Pour expliquer les décisions de ce personnage, Dr Jamai indique que «cette histoire est basée sur un fait réel survenu il y a plus de dix ans». «Ecrire ce roman était pour moi un moyen, en me mettant dans la peau de Malak, d’essayer de saisir ses angoisses, ses prises de consciences, et son inconscience aussi» précise l’écrivaine. Elle ne manque pas également de décortiquer la psychologie de l’héroïne en véhiculant des messages. 

Il faut suivre ses propres rêves

Outre son caractère réel, cette histoire permet, selon l’auteure, de décrire les incertitudes d’un individu lorsqu’il est confronté à des choix de vie. «Le parcours de Malak est semé de doutes et d’inquiétudes, mais le moteur de départ est l’envie de s’en sortir coûte que coûte. Je pense qu’elle a emprunté, par mimétisme, le rêve des autres», explicite-t-elle. L’auteure conduit, par l’occasion, l’exemple d’un grand nombre de personnes dans la réalité qui, selon ses dires, «ne comprennent pas que pour atteindre un objectif, il faut que ce soit un but qui leur est propre,  un rêve construit par leurs propres désirs et non par celui des autres». Cet attachement au rêve est l’ingrédient indispensable pour que la motivation soit forte et pour avoir la force nécessaire d’arriver au résultat escompté comme le détaille Dr Jamai qui s’exprime à fond sur sa profession dans ses écrits.

Fort attachement à la pratique médicale

Selon ses dires, son métier est sa principale source d’inspiration. «Un métier où l’on côtoie l’humain, où l’on a l’obligation de s’intéresser aux états d’âme autant qu’aux problèmes physiques, ne peut que nous faire réfléchir à la condition humaine et à sa complexité», s’exprime le médecin. Elle n’hésite pas à établir une comparaison entre «Un toubib dans la ville» et «Des ailes de papier». Contrairement au premier, le deuxième livre ne parle pas de médecine. Le point de départ de cette histoire étant un événement médical déclencheur. «Je pense que l’on ne peut décrire correctement que de ce que l’on connaît bien et ce qui nous passionne», enchaîne-t-elle. Au-delà de la pratique médicale l’auteure établit dans son roman des comparaisons entre les hôpitaux marocains et français. «Pour moi, l’hôpital est le socle sanitaire le plus important.

Il est l’élément indispensable et absolument nécessaire pour rassurer une population, le minimum à garantir, et ce n’est pas rien. Il doit être fort et efficace, tant sur le plan humain que sur le plan technique. Dans le monde entier, la médecine va mal », estime-t-elle. Dr Jamai traite également du secteur dans lequel elle opère. A propos de ces infrastructures sanitaires, elle indique : «Nous, médecins du privé, sommes les premiers à en avoir besoin pour nos patients indigents que l’on souhaite hospitaliser. Nous sommes les premiers à souhaiter que l’hôpital renaisse de ses cendres et reprenne sa place, son importance, pour le bien être de tous». L’objectif n’étant pas, d’après elle, de réduire l’image de la santé au Maroc, mais de tout faire pour lui donner l’importance qu’elle mérite, et pour cela, il faut en premier signaler les anomalies et se donner les moyens pour reconstruire cette confiance en la santé publique. Cela étant, «Des ailes de papier», dans lequel le médecin conserve un brin de son sens d’humour en qualifiant un enseignant de «Microbe», finit par plein de perspectives.

Un dénouement imprévisible

L’écrivaine choisit d’associer le lecteur au dénouement de son livre puisque Malak découvre que l’homme qu’elle aime et qu’elle rencontre par hasard en France n’est autre que le fils d’une femme dont elle s’occupe à son retour inattendu au Maroc. «J’aime faire participer le lecteur et lui donner libre choix quant à la suite de l’histoire. Une façon de stimuler son imagination, ou de laisser la porte ouverte à une suite du roman», détaille Dr Jamai. Pour un auteur, au fur et à mesure que se construit une intrigue, les chemins à suivre sont nombreux et apparaissent, selon ses dires, au gré de l’histoire. «Je n’ai jamais de plan défini au départ de l’écriture. Ce serait trop rigide, et ne me laisserait pas la liberté de suivre les chemins dictés par l’état d’esprit du moment.

Et justement, ce qui me passionne dans l’écriture c’est ce moment de création pure, dont moi-même je ne connais pas l’issue. J’ai un élément de départ et par la suite, tout se construit spontanément, je suis parfois même en attente, curieuse de savoir ce qui va se passer», poursuit-elle. Pour elle, il est également normal de laisser au lecteur le libre arbitre de continuer à imaginer. De quoi faire l’intérêt de l’œuvre.

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