Culture

L’oeuvre singulière d’un maître

Il s’agit d’une rétrospective de l’artiste-peintre Mekki Meghara étalée sur un demi-siècle de 1952 à 2002. Les oeuvres soumises à l’appréciation du public reflètent le souci de Mekki Meghara de chercher à élargir ses horizons, d’explorer une nouvelle possibilité d’expression picturale, laissant, durant toutes les étapes de son parcours, la matière parler d’elle-même.
L’artiste, formé à l’école espagnole, a tâté à toutes les techniques (aquarelles, technique mixte, charbon sur papier, huile, cire, collage, calligraphie). Figuratif ou abstraitiste, il sait esquisser à merveille un panorama ou brosser dans les règles de l’art une nature morte.
Des fois, le récepteur est saisi par les espaces brisés, le papier découpé, les grillages, un morceau de fer, les fils entrelacés. L’ensemble représente un clin d’oeil soutenu à une autre forme d’expression : la sculpture.
Bon nombre de tableaux, marqués par des tonalités de fresques, donnent l’impression d’une possibilité de s’introduire et dans le temps et dans l’oeuvre, et de la saisir dans sa pluralité. D’autres fois, c’est le tableau qui pénètre le visiteur d’une manière insidieuse, se transforme en moment de recueillement et de méditation notamment dans ces toiles où l’être humain est le centre de la pensée de l’artiste, qui s’attache à donner à l’homme sa place dans la cité, à travers ses gestes et ses postures les plus significatifs: il est souvent pris de dos, un dos voûté, des épaules écrasées, ou encore, esquissé sous forme de silhouettes floues. Une oeuvre singulière à vrai dire : l’ordre le dispute au chaos, mariage entre pittoresque et modernité, constellations, disque solaire, voûte céleste; le tout est presque l’équivalent d’une création du monde. Quant à la production picturale actuelle de Mekki Meghara, elle se distingue surtout par un éclectisme post-moderne faisant fi des conformismes artistiques. Les frontières entre les démarches artistiques ont volé en éclats au profit de nouvelles relations des oeuvres avec l’espace, la lumière et le spectateur. Ce dernier peut rester des heures émerveillé devant certains tableaux couplant l’infini aérien et le détail terrestre, en s’interrogeant : s’agit-il de bas-reliefs nimbés de brume, de cratères volcaniques ou de visions féeriques descriptives d’un autre monde ? Le spectateur a la liberté de choisir sa propre interprétation. A travers les 200 oeuvres exposées aux cimaises de la galerie de la SGMB, le public redécouvrira une peinture multiple et hétérogène dans ses expérimentations et ses résultats avec une esthétique singulière de l’espace. Une oeuvre digne d’un maître. La rétrospective dédiée à Mekki Meghara, s’inscrit dans le droit fil de la politique de mécénat adoptée par la SGMB, à travers laquelle cette institution financière entend valoriser, enrichir et diffuser ce qui constitue l’héritage culturel et artistique national. C’est dans cet esprit qu’ont été initiées d’autres manifestations dont « Six peintres de Tétouan », « Peintures au féminin pluriel », « Regards immortels », « Maroc des lumières », « Grains de peintres ».

• Fatima Boutarkha (MAP)

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