Culture

L’orgue «total» de Bach en voie d’être réalisé

Grâce notamment au soutien du Fonds national suisse de la recherche (FNS), Daniel Glaus est en effet parvenu à développer un orgue permettant au musicien de modifier le timbre, le toucher ou la hauteur des notes, ceci simplement au moyen du clavier. Cet instrument unique en son genre est à même de transformer radicalement la musique pour orgue, selon une présentation émanant du FNS. Jusqu’ici, la construction d’un orgue suivait deux principes fondamentaux : une pression d’air constante et, pour chaque tuyau, un son invariable. Ainsi, la dynamique et le timbre des tuyaux sont-ils fixés et ne peuvent être modifiés par l’organiste lors de l’interprétation d’une pièce. Jean-Sébastien Bach, pourtant, rêvait déjà d’un orgue pouvant produire des sons «cantabile», ce qui implique des transformations fondamentales dans l’instrument. Prenant en compte les voeux du compositeur allemand (1685-1750) et ses visions d’un orgue aux tons modulables, Daniel Glaus, organiste et professeur d’orgue et de composition aux conservatoires de Berne et Zurich, s’est mis à explorer de nouvelles voies dans la construction d’orgue. Soutenu par le FNS, il s’est entouré d’une équipe venant d’horizons divers (construction d’orgue, technique et musicologie) afin de développer des prototypes. Depuis lors, un nouveau prototype (dit prototype II) a été mis au point avec la collaboration de Johannes Rohrig et Peter Kraul, deux facteurs d’orgue. «J’ai pu jouer récemment pour la première fois au Temple allemand de Bienne et j’ai été enthousiasmé», a expliqué Daniel Glaus en ajoutant: «Les possibilités de l’instrument ont dépassé mes espoirs les plus fous.» Avec seulement 75 tuyaux, des fines touches de bois et des moyens mécaniques simples, «ce petit orgue offre une richesse infinie de timbres et de nuances», affirme l’organiste bernois. «En actionnant quelques tirants, on peut modifier complètement le caractère de la traction et obtenir un toucher dur, «crachant», avec la touche peu enfoncée (staccato à effet percussif, comme un xylophone), ou au contraire un toucher très doux, en allant jusqu’au fond de la touche (pour le legato romantique). Entre instrument classique et nouvel orgue, la différence est donc fondamentale: avec l’orgue traditionnel, les touches fonctionnent comme des interrupteurs avec lesquels on «enclenche» et «déclenche» un son.

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