Culture

Louise Cara revivifie les manteaux de mystiques

© D.R

Ces manteaux sont «d’abord un hommage à la ville de Fès et un louange à Dieu à travers les manteaux de certains de Ses prophètes et de Ses mystiques».

«Al Burda» (Manteau) ne fait pas rêver que les poètes. L’artiste-peintre française Louise Cara y puise également son inspiration. Au 15ème Festival de Fès de la culture soufie, qui se poursuit jusqu’au 29 octobre, elle expose depuis vendredi dernier au centre Les étoiles au fin fond de la médina de la capitale spirituelle, ses œuvres sous l’appellation «Les manteaux des éveillés». Un show dans lequel elle offre, tel qu’elle le révèle à l’écrivaine Karima Berger, son «inspiration sur la khirqa, ce manteau que le maître remet à son disciple, symbole de la transmission de la science divine qui insuffle les lignées des saints dans le soufisme». Pour elle, ces manteaux sont «d’abord un hommage à la ville de Fès et un louange à Dieu à travers les manteaux de certains de Ses prophètes et de Ses mystiques». «Un don offert à nous aussi, femmes et hommes du XXIème siècle, animés par la même quête de ce qui rappelle (dhakara), ce qui vivifie en nous le sentiment d’Allah. A notre tour, nous voilà comme enveloppés de leurs manteaux, bénis de leur Baraka», avance l’artiste.
Le tour de cette exposition laisse voir des pièces des manteaux de Rumi, Ibn Arabi, Khidr (ndlr : messager), Joseph ainsi que Jésus et Marie.
A propos de cette démarche de l’artiste, Mme Berger ajoute : «Cette évocation des manteaux et tuniques des prophètes, des poètes soufis et des Amis d’Allah que nous peint Louise Cara est orientée toute entière vers un seul pôle, l’Unique. Son art fait resplendir dans sa rigoureuse beauté, les multiplicités et les subtilités de sa manifestation. Elle capte ses éclairs de lumière, propres à la Voie de chacun de ces Eveillés. Pour l’artiste, ces manteaux sont les chapelets de son propre Dhikr».
Et ce n’est pas tout ! cette inspiration de Mme Cara remonte à 2006. En prélude à cette année, elle découvre Fès. Entre-temps, elle rencontre la directrice artistique du festival, Carole Latifa Ameer, puis son président, Faouzi Skali. «En 2021, un traitement pour un cancer grave m’empêche de travailler et mon cœur s’ouvre à Dieu», raconte l’artiste. Pour commencer en février 2022, elle opte pour le manteau du Sheikh Al-Akbar, le plus grand des maîtres. «Le trait s’est installé dans une grande fluidité pour lui et les autres Eveillés», enchaîne-t-elle. Mieux encore, elle fait une découverte. «Carole Latifa avait une fois encore fait preuve de reliance en me précisant qu’Ibn Arabi avait reçu son vêtement de bénédiction, sa khirqa à Fès, de son maître Tamimi. C’est pour cette raison essentielle que le premier manteau réalisé fut le sien», poursuit l’artiste dont le trait est la fondation de son travail. Le tout en donnant des exemples à ce propos. Ainsi, la couleur fut pour elle un véritable défi pour le manteau de Rumi, et pour la tunique de Jésus. Pour Ibn Arabi, le noir et le bistre sont choisis pour se rapprocher des pierres de son tombeau tel que le précise l’artiste qui s’exprime sur une «entrée en Islam».

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