ALM: Pouvez-vous nous parler de la sortie de votre nouvel album ?
Mahmoud Bassou : Après notre premier album, «La voix du peuple» sorti en 2009 et qui comprenait des titres comme «Pense!», on sort «Cristal», notre deuxième opus. On a commencé à travailler dessus à partir de 2009-2010. Pour ce 27 janvier 2011, nous n’avons présenté qu’ un EP de l’album, c’est-à-dire quatre titres, parce qu’on a remarqué que c’est comme ça que le business de la musique fonctionne dans le monde. On ne voulait pas brûler toutes nos cartes. Et puis on est en train de négocier des partenariats avec de grands distributeurs. Il faut savoir qu’au Maroc, il y a Virgin qui s’installe et la Fnac pour bientôt. Après cela, on va sortir l’album intégrale avec les douze titres.
Quels en sont les thèmes traités?
Pour le premier album, on privilégiait des thèmes universels tels «Salam» (La paix dans le monde). Avec de la maturité, on commence plus à exprimer des sujets qui nous touchent intimement. Ainsi le deuxième album traite des rapports humains, de la colère, de la fierté, des émotions qu’il faut apprivoiser, entretenir et exprimer. Le single «Fière» sorti précédemment évoque l’attitude d’une personne qui ne regrette rien de ses rencontres et expériences. «Cristal», contrairement à ce qui pouvait nous paraître difficile à nos débuts, comprend également une chanson d’amour : «Solide». Un titre qui parle de ce lien affectif entre deux personnes, un couple, des amis, des frères. Un lien aussi solide et transparent que le cristal. Un cœur en cristal est à la fois transparent ne cultivant aucune rancune ou mépris à l’égard de son prochain, mais aussi solide, attaché à ses valeurs.
Qu’en-est-il de la musique dans «Cristal»?
On est plus dans une musique reggae, soul, rock, avec dans les lives, une touche raga danse hall. Nous avons décidé d’innover pour ce dernier opus. Il a y par exemple «Contrôle !», une chanson fruit d’une résidence avec le groupe espagnol «Wadaloupé». Un métissage entre le reggae et la flamenca. On a aussi travaillé dans d’autres titres sur la ressemblance de la musique marocaine avec la musique universelle, initiant un mélange entre les rythmes de Zayan et le rock, le «Maya binbi» un rythme tribal jamaïcain et les rythmes ahwach de l’Atlas.
Qu’est-ce qui fait le succès du groupe?
On ne cherche pas à coller au goût des gens, mais on fait des compromis. Le fait de chanter en français, de se tourner vers de la musique mondiale sont des plus. La touche marocaine se situe surtout dans nos sujets traités. Ce qui nous a permis de toucher un maximum de gens à travers nos textes. L’esprit du groupe réside dans sa proximité avec son public. Maintenant, notre ambition est de toucher un public international, d’avoir plus de chance de véhiculer nos messages, notre musique, notre culture et notre identité. Au fur et à mesure, des membres du groupe ont commencé à se spécialiser par exemple dans la technique, la régie son, l’image et graphisme. On a besoin de ce genre de compétences qualifiées au Maroc pour suivre cette croissance de la jeune scène marocaine.