Culture

Majida Benkirane : «Je jeûnais de manière discontinue»

© D.R


Quel est votre plus beau souvenir du Ramadan ?
À vrai dire, je n’ai pas de souvenirs précis, mais les plus cocasses remontent à mon enfance.
Quand j’étais petite, je me réjouissais de manger devant les jeûneurs. Je me posais souvent la question pourquoi ils s’abstiennaient de manger et de boire alors qu’il faisait très chaud et que les signes d’altération marquent leurs visages. Je me souviens également qu’en voulant les imiter, je jeûnais de manière discontinue.  C’est-à-dire le matin ou bien l’après-midi. Par la suite, mes parents nous ont initiés strictement, mes frères et moi, au jeûne. Et ce, depuis notre très jeûne âge. Ce fut pour nous un défi agréable à relever. Malgré la fatigue, cela laissait une trace particulière au fond de chaque enfant.

Comment Taza célèbre le premier jeûne d’un initié?
À Taza comme dans l’ensemble des régions du Maroc, les traditions priment. Quand on était petits, on nous mettait sur un puits et nous présentait une datte et un œuf pour rompre le jeûne.
Cette posture a une dimension symbolique. La hauteur du puits réfère à la grandeur et l’élévation. Ainsi, l’enfant devient le seigneur de la cérémonie et se positionne sur un niveau plus haut que ses convives.

Avez-vous vécu des anecdotes durant le ramadan ?
Je me rappelle qu’à mes débuts artistiques, je tournais pendant le Ramadan. Puisque j’étais l’unique fille du casting, je devais me maquiller pour le personnage avant de quitter la maison. Une fois sortie, une dame m’a agressée verbalement. Sans comprendre la cause, elle a commencé à m’insulter et à me traiter avec insolence sous prétexte que je n’ai pas respecté la sacralité de ce mois. J’ai essayé de lui expliquer mes raisons. En vain. La seconde anecdote, je l’ai vécue récemment. Vu mon engagement pour l’animation d’une émission sur Radio Aswat, j’étais obligée de faire la navette chaque jour entre Casablanca et Rabat. Me retrouvant toujours en route au moment de la rupture du jeûne, il m’arrive de troquer les délicieux mets marocains contre une portion de frites.

Travailler durant le Ramadan est-ce fatigant ?
C’est à la fois dur et spécial. Surtout que j’entame pour la première fois l’expérience de l’animation radiophonique en présentant «Ramdan ouled lblad» sur Radio Aswat.
Ainsi ma journée est répartie, entre déplacement à Casablanca, présentation et préparation de l’émission. Cette dernière consiste à inviter une personnalité connue, de faire un tour d’horizon dans ses souvenirs et traditions liées à ce mois et de lui permettre de soulever une problématique que les auditeurs débattent avec elle. Pour combler cette absence, les week-ends je les consacre à mes amis, famille et aux œuvres caritatives.

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