ALM : Comment se présente la sixième édition du FIFM ?
Noureddine Saïl : Le FIFM continue de creuser le sillon de la qualité et de la diversité. Il n’a d’autre choix hors l’extrême exigence. L’Unesco ne s’y est pas trompée qui, en 2004, a distingué le FIFM par la prestigieuse Médaille Fellini. Et voilà que la Fondation Rossellini vient cette année, au mois d’octobre dernier, décerner son prix annuel Roberto Rossellini.
Le 6ème FIFM s’ouvre sur un hommage au comédien Mohamed Majd. Pourquoi aujourd’hui ?
Parce que Mohamed Majd est arrivé à une maturité complète. Parti en 1970 avec un rôle sans dialogue dans le deuxième court-métrage d’Abdelmajid Rchich, il est arrivé aujourd’hui, après plusieurs intermittences dans le théâtre, à représenter l’image d’un acteur d’excellence. Il était temps de lui reconnaître son talent plein et entier.
Avec deux films en compétition: «What a wonderful world» de Faouzi Bensaïdi et «Wake-up Morocco» de Narjiss Nejjar, le Maroc a-t-il une chance de figurer dans le palmarès final ?
Je pense, très sincèrement, que les 15 films retenus dans la compétition ont tous des chances d’être cités dans le palmarès final. La balle est, maintenant, dans le camp du jury.
Les deux films marocains ont placé la barre assez haut. Cela méritait d’être noté. Et c’est certainement pour cela qu’ils figurent dans la compétition.
Contrairement à 2005, il n’y aura pas cette année d’ateliers de formation à l’écriture du scénario. Pourquoi avez-vous supprimé ces ateliers ?
Nous n’avons pas supprimé l’idée d’ateliers de formation dans le festival. La Fondation du FIFM, le CCM et la société Alin’ Production ont organisé, durant l’année 2006, avec le concours de l’Union européenne (Euro-Med 2), des stages concernant le scénario et la production dont la dernière étape coïncide avec la tenue du Festival.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas, dans l’avenir, un retour à l’organisation d’un atelier d’écriture du scénario sur le modèle de 2005. Il est fort probable que, pour l’année prochaine, ce soit Martin Scorsese lui-même qui dirige cet atelier. Fayçal Laraïchi et moi-même sommes en train de préparer un dossier dans ce sens à l’attention de SAR le Prince Moulay Rachid, président de la Fondation du Festival international du Film de Marrakech (FFIFM).
Après l’Espagne, c’est au tour du cinéma italien d’être à l’honneur. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
C’est la reconnaissance du cinéma italien en tant que fondement historique de la modernité du cinéma. N’oublions pas que c’est grâce à Rossellini, Fellini, De Sica, Visconti et d’autres encore, que le néo-réalisme italien a « inventé » le cinéma moderne. En honorant le cinéma italien, le FIFM rend hommage à l’éternelle jeunesse du cinéma.