Après le Français Jean-Jacques Annaud qui a offert, dimanche dernier, un masterclass dans le cadre du 11ème FIFM célébré du 2 au 10 décembre, c’était au tour du réalisateur et scénariste turc, Nuri Bilge Ceylan, d’en donner un autre le lundi 5 décembre. Un rendez-vous qui a permis à celui-ci d’échanger son expérience avec des artistes et des étudiants aux écoles de cinéma. Lors de cette rencontre, ce Stambouliote de naissance a révélé qu’il a «appris la technique de réalisation à travers la photo». Le premier court-métrage de Nuri Bilge Ceylan, qui a accompli un service militaire de dix-huit mois, remonte à 1995. Un film qu’il a réalisé en une année. «A cette époque, j’ai commencé par des caméras de 35 mm. J’ai même appris à faire le montage moi-même», se souvient-il.
Ce réalisateur qui compte à son actif plusieurs films dont «Uzak», «Les Trois Singes» et «Il était une fois» ayant raflé plusieurs prix au festival de Cannes, ne prétend pas avoir trouvé un style approprié. Dans ce sens, il précise : «Je suis un élève et je le resterai toujours. Je fais les choses de manière instinctive, il faut que je ressente l’atmosphère qui m’entoure sinon je ne pourrai pas la filmer. Et c’est dans le montage que j’essaie de recréer cette atmosphère que j’ai imaginée». A cet effet, il tourne la scène à plusieurs reprises pour avoir suffisamment de choix dans le montage. Ceci étant, l’image compte énormément pour ce réalisateur lors du tournage contrairement à la musique et au son qui sont relativement souples à ses yeux. Concernant les scènes languissantes dans ses œuvres, Nuri Bilge Ceylan a confié : «La mélancolie nourrit vraisemblablement ma passion pour la réalisation».
Par ailleurs, la série des masterclass s’est poursuivie, mardi 6 décembre, avec le réalisateur, scénariste et producteur Rolan Joffé. A leur tour, Terry Gilliam et Marco Bellocchio, honorés lors de cette 11ème édition, consacreront respectivement des masterclass ces mercredi 7 et vendredi 9 décembre. Pour rappel, ces rendez-vous constituent, selon les organisateurs, «une occasion exceptionnelle, pour les étudiants, le public marrakchi et tous les professionnels, de traverser l’écran et de regarder le cinéma dans son processus de fabrication».