Culture

Mayssae Maghrebi : « Je n ai pas reçu des rôles intéressants au Maroc »

© D.R

ALM : Vous êtes invitée au FIFM pour la première fois. Qu’est-ce que ça vous fait ?

Mayssae Maghrebi : C’est pour moi un grand honneur. J’ai assisté à plusieurs festivals de par le monde, mais le FIFM est très spécial pour moi parce que c’est la 1ère fois que je participe à un festival d’un tel niveau dans mon pays, de surcroît. C’était aussi un grand honneur pour moi de rencontrer SAR la princesse Lalla Meryem.

Ne trouvez-vous pas tout de même cette invitation tardive, si l’on considère que depuis que  vous êtes installée à Dubaï, vous contribuez à la promotion de l’image du Maroc à l’étranger ?

Je ne trouve pas de réponse à cette question… Mais disons qu’il vaut mieux tard que jamais !

Et comment évaluez-vous le FIFM ?

Je pense que le FIFM a atteint le même niveau que le festival de Cannes, dans le cadre duquel j’étais invitée en tant qu’égérie de Chopard. J’ai pu assister aux projections de tous les films, participer aux soirées et me rendre compte de l’organisation nécessaire à ce grand évènement. C’est donc en connaissance de cause que j’estime que le FIFM n’a rien à envier à Cannes sans oublier que le festival international du film de Marrakech occupe la 1ère place dans le classement des  festivals arabes, lesquels ne lésinent pourtant pas sur les moyens. C’est incontestablement un rendez-vous artistique incontournable, dont la valeur est aussi due à la participation de nombreux spécialistes, chose qui n’existe pas dans d’autres manifestations.

 
Comment expliquez-vous le grand nombre de festivals qui sont organisés dans les pays du Golfe ?

C’est une manière de mettre en valeur l’évolution culturelle que connaissent ces pays, notamment les Emirats. En multipliant les festivals et en se faisant assister par des personnalités du 7ème art,  ils se forgent une culture cinématographique et peuvent ainsi la transmettre aux générations futures. C’est en cela que ces festivals sont intéressants. Quand je suis arrivée à Dubaï il y a 12 ans, les responsables de ces festivals étaient tous étrangers. Mais actuellement, ce sont les nationaux qui les gèrent. A vrai dire, ce qui manque au Maroc, c’est un marché dédié au cinéma. Par exemple, à Dubaï, sont organisées des rencontres entre producteurs, scénaristes arabes ou étrangers pour une meilleure coordination.

Vous avez participé à plusieurs films dans le Golfe, mais qu’en est-il de votre pays d’origine ? On ne vous voit pas dans des productions marocaines. Pourquoi ?

Parce que je n’ai pas reçu d’offres intéressantes. Bien évidemment, je ne parle pas de contrepartie financière, mais de valeur artistique.

Vous avez une boite de production à Dubaï, pourquoi pas une co-production avec une prod’  marocaine ?

Quand on préparait le feuilleton « Karima », j’espérais qu’il soit tourné au Maroc alors j’ai proposé à 2M de le coproduire avec une autre chaîne du Golfe, mais 2M a refusé…  En fait, je n’ai jamais été contactée par aucune des chaînes de mon pays pour une co-production. A vrai dire, je ne comprends pas cette réticence des chaines marocaines ! Quand j’ai participé au festival de Doha pour rendre hommage à l’art marocain, aucune chaîne marocaine n’était présente … J’ai même eu des problèmes avec mon ex-mari qui a refusé que je participe au festival de Doha. C’est la 1ère fois que je le dis d’ailleurs !       

                

Vous vous êtes récemment tournée vers la réalisation. Qu’est-ce qui vous a décidé à passer derrière la caméra ?

Sincèrement, je n’ai pas planifié le fait de devenir réalisatrice, mais c’est une formation très importante pour mon métier d’actrice. J’ai fait quelques films en tant que réalisatrice, je m’apprête à tourner un court-métrage très féminin… Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais si je dois me projeter, je continue de me voir davantage comme une actrice.

Parlez-nous de ce court-métrage…

C’est une expérience individuelle et réaliste, à dominante féminine, puisque c’est une femme qui a conçu le scénario et il n’y aura qu’une seule actrice dans le film. Quant à la réalisation, c’est moi qui la ferai.

Quel est le rôle que vous aimeriez bien jouer dans un film purement marocain ?

Vous savez, en tant que marocaine installée à Dubaï, je ne supporte pas la médisance que subissent les filles de mon pays. Donc j’aimerai camper le rôle d’une marocaine vivant dans l’un de ces pays, à condition que le film tienne compte des différentes facettes des marocaines vivant dans le Golfe, sans se limiter à l’image véhiculée par celles qui s’y rendent pour se prostituer.

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