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Médecine vétérinaire : Allô, «véto» bobo !

© D.R

Diana, une adorable chienne rode tristounette dans son coin. Abattue par la maladie, elle se voit obligée de quitter ses maîtres pour un court séjour chez son vétérinaire. Agèe de 10 ans, la chienne de race caniche souffre d’une maladie grave. Kawtar Elkohen, son médecin soignant, nous dresse le tableau. «Nous avons détecté une tuméfaction dure au niveau de l’une des mamelles de Diana. Après diagnostic, il s’est avéré qu’elle est atteinte d’une tumeur mammaire. Ce qui nécessite une intervention chirurgicale d’urgence», détaille la vétérinaire qui exerce à Casablanca. Les chiennes peuvent-elles être atteintes de cancer du sein ? La réponse est oui. À l’instar des humains, les animaux peuvent être touchés par toutes sortes de maladie.  Dans le cas de Diana, l’origine de ce mal est facilement identifiée. «Diana n’a pas été stérilisée. Cela a favorisé le développement des cellules cancéreuses», explique le docteur Elkohen. Avant de procéder à sa stérilisation et l’amputation de la tumeur, Diana a été exposée à un examen médical minutieux. «Il fallait faire une radio pour voir s’il n’y a pas de métastase pulmonaire. Car, une fois que le cancer atteint les poumons, l’anesthésie pourrait être dangereuse, voire mortelle», souligne la vétérinaire. Heureusement, Diana l’a échappé belle. Elle s’apprête à poursuivre sa convalescence tranquillement chez elle. Pas loin de cette petite bête malade, deux petits chiots sont mis dans une chambre isolée. Ils souffrent de la gale. «Cette chambre est consacrée aux maladies contagieuses. Ainsi nous tenons à isoler tout animal atteint de maladies infectieuses afin de limiter le risque de la contamination», note le Docteur Elkohen. Outre les chiens, le cabinet de Kawtar Elkohen soigne également les chats et lapins. Le quotidien de cette jeune vétérinaire est loin d’être ordinaire. Le risque est au rendez-vous à chaque arrivée d’une nouvelle bête. Gale, rage et teigne sont ses rivaux journaliers. «Le risque est omniprésent dans notre profession. Certains confrères ont même été victimes de leur métier», nous dévoile-t-elle. Et d’ajouter : «Je suis régulièrement sous traitement et vaccination pour m’immuniser». Mais qu’est-ce qui a poussé cette jeune femme à  choisir cette branche? «Etre vétérinaire est un rêve d’enfance. Aujourd’hui, il se traduit en une belle réalité que je savoure à chaque instant», affirme Kawtar Elkohen. Et de poursuivre que «c’est toujours un bonheur de contribuer à la guérison d’une petite bête». Tel père, telle fille, cette maxime s’applique parfaitement à Kawtar Elkohen. En effet, le docteur Elkohen a été influencée par son père qui exerce le même métier. Une fois le Bac en poche, elle n’hésite pas à déposer sa candidature à l’Institut vétérinaire et agronomique Hassan II. Après six ans d’études passés dans  l’enceinte de l’institut, le docteur Elkohen prend son envol en France pour exercer dans de nombreuses cliniques vétérinaires. Installée depuis deux ans au Maroc, la jeune vétérinaire est devenue l’une des spécialistes les plus sollicitées de la ville. De par son sourire et sa gentillesse, elle n’apaise pas seulement la souffrance des petites bêtes malades mais elle se voit aussi obligée de gérer l’angoisse des maîtres. «On se retrouve, des fois, devant des cas difficiles, notamment l’obligation de mettre fin à la vie de l’animal malade. Du coup, on a un énorme effort psychique à consentir auprès des propriétaires pour les convaincre de l’utilité de l’euthanasie ou tout simplement de les préparer à la perte de leur animal domestique», révèle-t-elle. A l’exception de ces situations délicates, les cas qui défilent au cabinet du docteur Elkohen sont anodins. Ils varient de la vaccination aux opérations de convenance. Les prestations dentaires sont aussi inclues sans oublier le toilettage. Les coûts des prestations vétérinaires varient de 100 à 300 DH pour les consultations et de 500 à 2000 DH pour les opérations. De par son expérience au Maroc, le docteur Elkohen évalue positivement le secteur: «J’ai l’impression que notre culture commence à changer. Il y a de plus en plus de gens qui s’intéressent à l’adoption des animaux. Certains même adoptent des chats et chiens de rue. Cela nous fait plaisir, car ils les font sortir d’une condition de vie lamentable et en l’exposant aux prestations de vétérinaires, ils contribuent à lutter contre d’importantes maladies en l’occurrence la rage qui sévit toujours dans notre pays». Cependant, le docteur Elkohen a une doléance. Selon elle, le Maroc manque toujours d’une pharmacie pour animaux. Chose qui l’oblige, ainsi que tous les vétérinaires du Maroc, à adapter les médicaments à usage humain en fonction du besoin de l’animal malade. Soulignant que la moindre erreur de posologie pourrait être néfaste et toxique pour certains animaux. Kawtar Elkohen détient le code de ce monde animalier. Rien que le regard de la petite bête peut dévoiler des secrets à la jeune vétérinaire. Sachant bien que les animaux, autonomes comme ils sont, évitent de montrer aux propriétaires leurs souffrances. Alors, la majorité des maladies sont détectées à un stade final. Dans ce sens, le docteur Elkohen sensibilise constamment ses clients à l’utilité des vaccins et aux contrôles médicaux. Confirmant, ainsi, la finalité principale de la médecine vétérinaire qui, selon le docteur Elkohen, est davantage une médecine de prévention que de cure.

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