Culture

«Midnight in Paris»: Le ravissement de Woody Allen sur les bords de la Seine

© D.R

Minuit à Paris, l’heure des carrosses et des faux-semblants : Woody Allen en profite pour s’offrir une virée romantique et «émotionnelle» dans sa ville préférée, filmée à l’heure de tous les possibles. Présenté mercredi hors compétition en ouverture du Festival de Cannes, «Midnight in Paris» a ravi la critique par l’astuce – indévoilable – de son scénario, qui fait se croiser un fiancé californien aux ambitions littéraires ressuscitées par le climat des bords de la Seine, et de mythiques figures artistiques qui firent les beaux jours de la capitale française.
Le cinéaste américain y professe son amour immodéré de Paris et quelques-unes de ses obsessions ordinaires – peur des microbes et dévotion aux anti-douleurs, Valium notamment – et confesse avoir capté dans son objectif un «Paris émotionnel, très subjectif, tel que je le ressens et le vois avec mes yeux», comme il l’avait fait autrefois en filmant son New York dans «Manhattan».
Jusqu’ici, hormis la présence de Carla Bruni-Sarkozy, n’avait filtré de «Midnight in Paris» qu’une bande-annonce en forme de clip à la gloire de Paris sur fond d’accordéon, tout simplement parce qu’il est impossible d’en dire plus sans dénaturer le plaisir du spectateur.
Le point de départ est la présence à Paris d’un couple de fiancés, Gil et Inez (Owen Wilson et Rachel McAdams), venus accompagner les parents d’Inez en voyage d’affaires pour signer un important contrat : deux couples, deux visions de la ville et de la vie.
Quand Gil, scénariste à succès, se prend à rêver de renouer avec ses ambitions littéraires et se projette dans une mansarde sous les toits, sa fiancée et ses parents évaluent les alliances en diamant et s’inquiètent ouvertement de ces rêveries.
L’occasion d’échanges hilarants aussi par-dessus les bonnes tables parisiennes sur la politique américaine, entre le gendre progressiste et son futur beau-père républicain, tendance Tea Party.
Quand le jeune homme s’échappe à la recherche de ses fantasmes (et de ses fantômes) littéraires et artistiques, d’Hemingway à Dali ou Picasso, le père de sa fiancée ira jusqu’à le faire suivre par un détective campé par l’humoriste franco-marocain Gad Elmaleh.
Au gré de ses déambulations, Gil croise quelques jolies Françaises, dont Marion Cotillard et Léa Seydoux et bien sûr la Première dame de France à laquelle Woody Allen a rendu hommage lors de sa conférence de presse.
«Même si elle est mariée à un responsable politique, elle a l’expérience du show-biz. Elle est chanteuse, elle joue de la guitare et elle a un sens théâtral… Elle s’est montrée très agréable, adorable et elle a joué son rôle à la perfection», a-t-il assuré.
Woody Allen signe une ode à Paris et aux grandes figures du passé qui hantent ses ponts et ses petites rues pavée tout en mettant en garde contre la nostalgie, «le déni d’un présent pénible» : «C’est un vrai piège, qui vous laisse penser que vivre à une autre époque serait préférable. En oubliant qu’on allait chez le dentiste sans novocaïne».

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