Il était en quête de professionnalisation. Et il l’a eue… même dans des productions internationales. Le jeune acteur marocain, Mohamed Amin Kihal, qui ne jure que par les castings sans coups de piston, vient de participer, entre autres, dans une grande œuvre italienne qui récolte des prix. Voici les nouveautés de l’artiste.
Il garde de très beaux souvenirs de son «premier projet international ». Un rôle qui lui fait énormément plaisir et dont il raconte les détails avec modestie et fierté à la fois. Et il y a de quoi !
Des applaudissements par… Matteo Garrone !
«C’était une expérience très bonne et assez différente». Ainsi s’exprime l’acteur marocain qui précise avoir été sélectionné par casting pour participer au film «Io capitano» (Moi capitaine) du célébrissime réalisateur italien Matteo Garrone. Une production tournée entre le Maroc, l’Italie et un autre pays en Afrique. «J’étais programmé au début pour deux à trois jours de tournage à Merzouga puisque c’était un tout petit rôle. Mais quand il m’a vu, entre autres, que j’aidais d’autres artistes à mémoriser leur texte, il voulait, après 11 jours, que j’interprète, en français, anglais et libyen avec violence, une scène en tant que leader des mercenaires dans une peau psychopathique puisqu’il trouve que j’assure le rôle du bad boy. J’ai joué avec plusieurs Africains qui se sont mis à m’applaudir après le tournage tout comme Matteo Garrone et son équipe italienne. Il m’a dit que j’étais un bon acteur. Cela m’a fait pleurer. C’était vraiment un moment inoubliable !», raconte Amin en détail. Pour lui, c’est «un honneur et un plaisir de jouer ainsi en pleins débuts à l’international». D’après lui, ce film italien a récolté beaucoup de prix au Festival de Venise. D’ailleurs, il cite un oscar et un prix du meilleur réalisateur. «C’est un film trop émotionnel», s’exprime-t-il. Le tout en faisant un aveu. «Désormais, j’ai envie de viser cette cible qui n’est pas facile !», reconnaît-il. Et ce n’est pas tout ! il caresse cette grande envie de se lancer en expérience internationale depuis belle lurette. Entre-temps, il a pris part dans un court-métrage, de son réalisateur canadien, Philippe Grenier, tourné récemment à Essaouira. En attendant, il se produit dans des œuvres nationales.
Abdellah Taïa et les autres
Le jeune comédien a eu l’occasion de se produire avec le cinéaste Abdellah Taïa, également écrivain. «Il m’a dit: la caméra t’aime !», confie Amin avec enthousiasme.
De même, il a joué pour Nabil Ayouch. Avec ce réalisateur, «c’était une expérience spéciale». «J’ai été contacté pour le casting mais je n’étais pas retenu », se remémore-t-il. L’acteur raconte être parti à un endroit où il était injoignable. «Par contre j’ai été recontacté pour rencontrer Nabil Ayouch qui était choqué pour avoir appris par le directeur de casting Amin Louadni, m’a présenté en tant qu’artiste que je me suis débarrassé de mes dents pour un rôle», raconte l’acteur qui devait jouer le petit rôle d’un barman. Cependant, le cinéaste a changé d’avis. «Quand ce réalisateur m’a rencontré, il m’a vu dans un autre personnage. Il m’a posé des questions pour mieux apprendre sur moi. Après quoi, je me suis vu proposer une séquence à lire pour mieux assimiler la scène. Alors 48 heures après, j’ai été recontacté. C’étaient de bonnes conditions de travail avec un cachet à la hauteur. On dirait que j’étais fait pour cette scène», relate l’artiste qui y joue le rôle de méchant aux côtés d’autres stars. Et ce n’est pas tout ! . Nous avons tourné en janvier et nous avons poursuivi en mai. C’était fait sur des saisons pour le cinéma», indique le comédien à propos de cette œuvre dont la sortie sera sûrement attendue. Par contre, il aimerait bien jouer le rôle du «gentil» qu’il n’a jamais interprété. Dans une série de Jihane Behar, il a joué le clochard et avec Mourad El Khaoudi dans «Hayat Khassa», une œuvre prévue pour bientôt, il fait le méchant. Récemment, il s’est également produit dans la série «Mahboubi» (Love story) de Nada Cherkaoui et Jihane Behar. «En tout cas, il faut me tester pour me connaître. Je ne me vois pas voleur tout le temps mais je n’ai pas encore eu l’occasion de le prouver», conclut-il.
Coulisses : L’acteur a en outre pris part dans le court-métrage que son jeune réalisateur Mehdi Qanbouaa, également étudiant, consacre aux «ultras». «Quand nous tournions près de Bouknadel, Mouhcine Malzi m’a donné un manteau que je portais sur ma tenue de l’équipe de l’ASFAR Quelqu’un m’a remarqué et pensait que j’étais le capo de l’équipe puisque j’ai appris leurs emblèmes pour les chanter dans le film. Pour les convaincre, nous leur avons appris que le lendemain, on va tourner sur d’autres équipes de foot », révèle Amin qui a également tendance à écrire des scénarios avec d’autres. « Le premier parle de la musique rock avec mon jeu. Le deuxième aborde la spiritualité. Ils sont en standby pour le moment. Par contre ces deux thèmes me touchent énormément», additionne-t-il en rappelant avoir eu un passage dans le film « Dados » d’Abdelouahed Belmjahed et d’autres avec Mustapha Derkaoui. Par la même occasion, le jeune artiste ne manque pas de révéler sa démarche artistique.
«C’est plutôt une question d’énergie, de comportement et de jeu», s’exprime-t-il en ne jurant que par la recherche également.