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Mohamed Amine Kihal ou la prédilection pour les rôles à dimension psychologique

© D.R

Il vient de se produire dans son court-métrage

Il est prêt à tout pour jouer ses rôles. A commencer par se débarrasser de toutes ses dents de devant pour les fins de son personnage dans le nouveau court-métrage «Eh ana howa !» (Oui c’est bien moi). Mohamed Amine Kihal, scénariste de cette oeuvre réalisée par Saqr Zanati, y conçoit son propre rôle. «Le personnage a, dans ce film, un tempérament maladif et beaucoup de complexes psychologiques», explicite-il en précisant être différent en réalité. Tellement l’artiste se glisse dans la peau de ses personnages qu’il n’arrive pas à s’en débarrasser. «J’ai eu un état hystérique. A la fin du tournage je n’ai pas pu arrêter de pleurer.

Je pense que je dois travailler sur moi-même pour me détacher de mes personnages. Quand même j’aime bien cela parce que je trouve que j’ai du niveau», poursuit-il. Dans les coulisses, l’artiste indique aussi avoir, avec du make-up bien évidemment «beaucoup sali les racines des dents». Quant au choix de ce personnage, il révèle son «ambition de toujours jouer des rôles difficiles qui touchent la dimension psychologique et le trouble psychique». «Dans notre société, nous sommes parfois entourés de personnes qui souffrent mais qui semblent bien. Nous apprenons qu’une personne était malade quand elle se suicide ou tue une autre. Ce personnage m’habitait. Je n’avais pas besoin de m’y préparer. Il y a une partie de moi dans ce rôle», détaillet- il à propos de sa performance dans «Eh ana howa !».

En fait, c’est un défi, pour lui, d’interpréter des personnages plus durs. C’est aussi une manière de tester son niveau. «Si je me mets à penser à ces rôles, je me dirai que je pourrai pas les faire. C’est pour cela que je m’affiche pour montrer aux réalisateurs qu’il y a un bon acteur qui n’est pas connu et qui peut changer dans les rôles psychiques qui sont difficiles à interpréter», avancet- il. Pour l’heure, cet artiste préfère ne pas se contenter de faire des courts-métrages avec sa propre production. «Cela prend beaucoup d’énergie. Quand on est acteur, on se concentre que sur son acting et son état psychologique. Alors qu’une autoproduction est pénible sur les plans financier et d’organisation», commentet- il.

Au-delà de cette nouvelle oeuvre, cet artiste, qui trouve que sa carrière va bien démarrer, peut, comme il l’indique, jouer plusieurs rôles. «Je peux m’engager à fond parce que j’aime ce que je fais», s’exprime-t-il. L’acteur rappelle s’être privé de plusieurs plaisirs de la vie pour se concentrer sur le cinéma. «Je lis beaucoup, je regarde plusieurs conférences de grands acteurs et je dors pas assez. Je rêve en état d’éveil de jouer dans de grands projets. Si on me cantonne pas dans de petits rôles, le public pourrait me voir dans de bons personnages », enchaîne-t-il. Entre-temps, il attend le retour des professionnels qu’il essaie de contacter. Aussi, il a un showreel (bande démo) avec beaucoup de ses personnages et une présentation artistique qu’il va envoyer à tous les professionnels pour proposer de jouer dans des «courtsmétrages, séries, téléfilms voire longsmétrages ». «Je ne compte pas faire des contacts de sympathie. C’est une question de principe», lance l’acteur qui a joué des petits rôles dans «Bnat Lâassas» et «Koulha W trikou».

Tout ce qu’il veut, pour le moment, c’est « un seul rôle offert par un réalisateur sur des dizaines de séquences». «C’est pas orgueilleux mais si c’est des rôles à caractère psychique, je peux les faire. C’est pour cela que je travaille sur ce côté. J’ai un bagage de personnages qui me qualifient à être la bonne personne dans la bonne place. Je peux montrer le malheur et les émotions que je vis réellement et que je veux transférer au côté artistique», confie-t-il. Non seulement, il peut se faire enlever les dents, mais aussi il risque la maladie et la mort, prendre ou perdre des kilos pour jouer un rôle. «Il me faut juste une opportunité. Par l’occasion, je suis une personne très calme et affectueuse avec les animaux et les femmes. Donc, j’attends un projet pour jouer un rôle différent», caresse-t-il. En attendant, il passe les castings. Le tout sans manquer de devoir une fière chandelle aux artistes, Youssef Tounzi, qui lui donne beaucoup de conseils, et Hanane Kaoukeb. C’est cette directrice d’acteurs qui a aidé Mohamed Amine Kihal à se détacher de son personnage après la fin du tournage du nouveau court-métrage. «J’ai vécu avec lui un personnage que j’ai jamais vu», témoigne cette actrice, également mannequin et militante associative.

Pour elle, cet acteur est excellent et a des compétences dans lesquelles elle croit. «Sur le plateau, à chaque fois qu’il pleurait, je faisais pareil. Quand il a écrit ce personnage, il le ressentait vraiment et était sûr de lui-même», détaille-telle en rappelant également la coiffure de l’acteur. Selon la directrice d’acteurs, cet artiste a beaucoup travaillé sur son personnage. «Quand nous avons terminé le tournage, m’appelait sans me regarder. Il était toujours dans la peau du personnage et il a essayé d’attirer mon attention sur cela pour l’en détacher. Alors je l’ai regardé dans les yeux mais il n’était pas pleinement conscient. Je lui ai donné de l’eau fraîche. Et je n’ai pas cessé de le regarder dans les yeux. Après quoi, il a respiré profondément. Je l’ai incité à continuer à faire ainsi pour surmonter son état complétement mais doucement. Je suis fière de lui», indique-telle en rappelant avoir essayé de révéler les compétences d’autres artistes dans cette oeuvre. Le tout en rappelant que le tournage s’est déroulé dans de bonnes conditions.

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