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Mohamed Mansouri Idrissi : «Il faut activer la réglementation du droit de suite»

© D.R

Entretien avec Mohamed Mansouri Idrissi, président du Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels (SMAPP)

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Mohamed Mansouri Idrissi dévoile dans cette interview quelques aspects du droit de suite proposés en faveur des artistes plasticiens ainsi que les projets du syndicat dans les années à venir.

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ALM : Vous avez tenu récemment une réunion avec le président par intérim du Bureau marocain du droit d’auteur (BMDA), quels sont les points qui ont été évoqués ?

Mohamed Mansouri Idrissi : La réunion s’est tenue essentiellement pour activer la réglementation du droit de suite. C’est un droit important pour les artistes plasticiens car il fonde et protège la rémunération dont doivent bénéficier les auteurs d’œuvres d’art lors des «reventes» de leurs toiles par un professionnel du marché de l’art. Si un artiste émergent ou en début de carrière vend une œuvre à un prix défini, il est légitime qu’il puisse participer à la plus-value de son œuvre, lui ou ses ayants droit en cas de reventes. Il faut noter que le droit de suite existe depuis 1920 en France, il est intégré dans la loi sur la propriété intellectuelle.

Dans ce cadre, le syndicat et le BMDA ont créé une commission pour réunir toutes les recommandations dans un document qui est remis aux autorités. Ainsi, parmi les recommandations retenues, il a été convenu que le taux de rémunération est fixé à 5% et reste ainsi valable toute la vie de l’auteur et pendant les 70 ans suivant son décès. Les textes de cette loi prévoient également des sanctions pénales en cas de détournement de loi allant de 1 mois à 6 mois de prison. Je peux noter que des textes anciens avaient réglementé ces droits y compris le droit de suite. Toutefois, ils furent amendés en passant sous silence le paragraphe du «droit de suite», sans l’abroger expressément par un texte spécifique. Nous comptons faire valoir ce droit légal. Il n’est plus acceptable que des œuvres de plasticiens marocains soient revendues à des prix très élevés au pays ou à l’étranger sans que les auteurs ou ayants droit bénéficient du droit de suite. Il faut créer le plus rapidement possible un cadre juridique.

Comment évaluez-vous l’année culturelle 2018-2019 ?

Depuis mon arrivée à la tête du syndicat, je trouve que l’année culturelle est bénéfique. D’ailleurs, on a pu réaliser plusieurs choses. D’abord, le colloque national tenu sur la situation des arts plastiques au Maroc. Les recommandations de cette rencontre sont regroupées dans un livre blanc qui est présenté au ministre de la culture et de la communication. Nous avons organisé une grande exposition nationale sous le Haut patronage de Sa Majesté et qui représente un hommage au projet Rabat capitale culturelle du Royaume et ville lumière.  Elle a été marquée par la présentation du beau livre éponyme «Mains de lumière», un opus de 224 pages retraçant l’ensemble des tableaux exposés en présentant une biographie des artistes-peintres participants.

Quels sont les projets du syndicat dans les années à venir ?

Nous préparons plusieurs projets. On a proposé au ministre d’organiser chaque année une journée nationale des arts plastiques. La date proposée est le 7 octobre. C’est une date de l’inauguration du Musée Mohammed V de Rabat et coïncide aussi avec la rentrée littéraire. Il y aura aussi l’organisation du prix national des arts plastiques. Cette initiative est inscrite parmi les recommandations du colloque. Il y aura également l’organisation, en coordination avec le ministère de la culture, d’un colloque international des arts plastiques, prévu fin 2020. Cette grande manifestation connaîtra la participation des critiques d’art connus à l’échelle internationale à l’instar Yves Michaud, Ibrahim Alaoui, Mouline Laaroussi et autres. Un salon international des arts plastiques sera organisé pour la première fois en 2021. Il connaîtra la participation de plusieurs pays européennes, asiatiques et africaines.

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