Contraint de réaliser son dernier film, «The white meadows», dans des conditions très difficiles, l’Iranien Mohammad Rasoulof a vivement critiqué au festival de Saint-Sébastien le régime politique en Iran. Dans son film projeté en compétition officielle dans la station balnéaire basque, le cinéaste raconte l’histoire de Rahmat, chargé depuis plusieurs années d’aller recueillir les larmes des habitants de plusieurs îles voisines.
Un film à l’esthétique irréprochable, raconté sous forme de conte chargé de symboles, qui est en fait une critique masquée du régime politique iranien. «Je viens d’une terre pleine de contradictions et de souffrances, où il y a une dictature» et la «censure ne me permet pas de parler de manière dévoilée de ce qui se passe dans mon pays», a regretté le réalisateur, lors d’une conférence de presse. Il a donc choisi des symboles puisés dans les contes traditionnels iraniens et la mythologie, parfois difficiles à saisir pour le spectateur non initié, afin de refléter la réalité de son pays.
Le film a été tourné en 58 jours avec des acteurs professionnels et non-professionnels, dans les paysages magnifiques du lac salé d’Orumieh, constellé d’îlots rocheux recouverts de cristaux de sel. «Nos conditions étaient très difficiles, on a eu du mal à obtenir les permis, notre budget était très limité, le climat était rude», a expliqué le cinéaste.