La poésie marocaine se lit de plus en plus dans des langues étrangères. «Le don du vide» de Mohammed Bennis vient d’être traduit en italien et en macédonien.
La traduction italienne de ce recueil a été publiée par Edizioni San Marco dei Guistiniani, un éditeur établi à Gênes. La mise en italien a été assurée par le poète iraquien Faouzi Dlimi. Les grands éditeurs de textes poétiques accompagnent toujours le texte traduit par la version originale. L’éditeur italien n’a pas manqué à cette règle, puisqu’il a juxtaposé à la traduction en italien le poème en arabe. Cet éditeur génois travaille depuis des années à diffuser la poésie arabe en Italie.
Il a notamment publié l’oeuvre de poètes comme Adonis, Mahmoud Derwich et Nizar Kebbani. La poésie de Bennis se caractérise dans ce recueil par une multitude d’alinéas et une mise en espace, très intéressante, du poème. Il détache ainsi tel fragment qui lui semble porteur d’un sens fulgurant, décale tel autre. Cette façon de faire apparente le poète à un scénographe.
«Le don du vide» joue aussi avec les vides des pages. L’intérêt des espaces blancs dans la poésie moderne est capital. Bennis marque ainsi sa modernité en faisant de sa poésie une manifestation aussi pour l’oeil.
«Le don du vide» a également fait l’objet d’une traduction en macédonien. Une maison d’édition établie à Skopje a édité l’ouvrage. La traduction a été assurée par le poète Pascal Guilifski. Ce dernier a souligné dans sa préface les parentés de ce recueil avec l’univers des «Mille et une nuits». À signaler que les poètes marocains sont de plus en plus traduits dans les langues étrangères. Un recueil de Mostafa Nissabouri a été traduit en américain, des poésies de Mohammed El Ouakira se lisent en japonais.