Une province enclavée mais riche. C’est en quelque sorte ce pari qu’a relevé la 17ème édition du Moussem de Tan Tan. Après une absence de trente ans, ce moussem a été relancé l’année dernière sur une initiative de l’Unesco. Cet organisme veu,t en effet, inscrire cette région et son festival sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Cette volonté est de plus en plus ancrée avec le prolongement cette année des objectifs de ce moussem. Le but étant de revaloriser cette province et de revisiter son patrimoine culturel et artistique. Un patrimoine qui, s’il n’est pas préservé, risque de disparaître à tout jamais. À l’instar des autres provinces nomades, les traditions et les pratiques de la population de Tan Tan se transmettent de père en fils. Ils constituent un patrimoine oral. Jusqu’à aujourdhui, très peu de recherches existent sur la culture du désert.
De l’avis des spécialistes de la question culturelle, le Moussem de Tan Tan devrait être l’occasion de relancer des recherches sur les cultures nomades, notamment en les répertoriant.
Organisé conjointement par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et l’Unesco, le Moussem de Tan Tan s’est déroulé sous le thème "Héritage culturel au service du développement durable". À cette occasion, environ mille tentes ont été installées sur une superficie globale de près de 10 hectares. Ont pris part à cette édition, plusieurs troupes d’arts populaires venant des différentes régions du Royaume et d’autres pays dont la Mauritanie, le Mali et le Niger.
Lors de la deuxième journée du moussem, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid s’est rendu sur place pour s’enquérir du déroulement du moussem. S’agissant des autres invités de marque, il faut retenir la présence de la ministre de la Culture espagnole Carmen Calvo et le président du gouvernement des Iles Canaries, Adan Martin.
Ce moussem a été également l’occasion pour quelque 148 cavaliers venus des différents horizons du Royaume de séduire les visiteurs, marocains et étrangers compris, par des tableaux de fantasia et par la fameuse course de dromadaires. Cette rencontre a attiré, selon des propos de l’agence MAP, des milliers de visiteurs. Le moussem a été notamment ponctué par plusieurs soirées artistiques. Lectures de poésie hassanie et spectacles de danse, musique et chants étaient au programme.
Si l’aspect culturel est largement pris en compte, le volet économique n’est pas en reste. Mohamed El Mazliki, président du conseil provincial, a déclaré à ce propos que «le festival est appelé à se constituer en source de développement pour la province, en particulier, et la région en général, et à contribuer à les transformer en pôles touristiques».
Un challenge que Tan Tan et régions sont appelées à relever.