Dédié à la mémoire judiciaire marocaine
Les travaux de conversion de l’ancien siège du tribunal de première instance situé à Tétouan en Musée national de la justice avancent à grands pas. Un appel d’offres est lancé pour la réalisation des travaux de la restauration de ce projet.
Le ministère de la justice a lancé un appel à consultation pour la réalisation des travaux de la restauration et de réhabilitation de l’ancien tribunal de première instance (département pénal) et sa reconversion en Musée national de la justice à Tétouan. Selon cet appel d’offres dont l’ouverture des plis est prévue le 29 juillet, le projet nécessitera une enveloppe budgétaire d’environ 13, 611 millions de dirhams (MDH).
«L’objet des travaux est de restaurer à l’identique l’ensemble des éléments faisant partie de ce bâtiment (structures, décorations…). Toutefois il y aurait des prestations techniques et architecturales communes à l’ensemble des zones du bâtiment», lit-on dans le document. Il faut noter que ce projet de musée mettra à l’honneur la mémoire judiciaire marocaine. Ainsi la fonction principale du musée sera celle d’exposition.
Mais aussi, le bâtiment sera un point de rassemblement des informations, permettant de se repérer dans le temps et dans l’espace judiciaire, par le biais des données numériques (chronologies, des documents sources) et des instruments d’exploration pour faciliter les études, les recherches et la sensibilisation de toute la population. Cette multifonctionnalité couvrira l’ensemble des salles et elle s’articulera autour de trois principales dimensions : historique, ethnographique et cartographique en relief.
La première dimension se focalisera sur l’historique du bâtiment, l’histoire de la justice depuis Hammourabi jusqu’à nos jours, l’histoire de la justice au Maroc (carte des juridictions au Maroc), l’histoire et évolution des droits au Maroc (Jmaâ, le droit coutumier, la Constitution, droits de la femme, droits de l’Homme, droits des enfants, …) et les statistiques sur les dossiers judiciaires traités. Quant à la deuxième dimension ethnographique, elle mettra en lumière plusieurs collections, notamment la collection de vêtements (costume du juge, costume de l’avocat…), collection d’objets, à savoir les objets utilisés par les juristes, collection d’armes, collection de mobiliers, tribunal comme espace socioculturel de vie quotidienne et enfin les archives.
Le musée sera composé, par ailleurs, des salles d’expositions (salle polyvalente : projections, rencontres, échange, salle d’exposition temporaire et espace d’exposition permanente), un espace dédié à l’étude, administration et un espace dédié à la détente. Il convient de rappeler que ce projet s’inscrit dans le cadre d’une convention de partenariat, signée en août 2021, entre la Fondation nationale des musées (FNM) et le ministère de la justice.
En vertu de cette convention, le ministère s’engage à réaliser toutes les études et tous les travaux d’aménagement du bâtiment, tout en respectant les critères et normes en vigueur dans ce domaine, et à fournir les collections muséales essentielles liées à la thématique de la justice, tandis que la FNM va présenter son expérience technique en matière de gestion du musée et de la répartition de ses espaces. Pour mémoire, le bâtiment concerné a été construit en 1932 et inauguré en 1935, selon les normes de l’architecture maroco-andalouse authentique caractérisant les édifices des villes du Nord du Royaume.