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Latifa Yaacoubi : «12 albums d’artistes amazighs produits dans des conditions purement professionnelles au Timitar Off»

© D.R

Entretien avec Latifa Yaacoubi, responsable Timitar Off

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Le fait de s’ouvrir sur des quartiers périphériques va nous permettre de toucher des centaines d’enfants, en leur donnant des badges VIP pour accéder à toutes les scènes du festival pour qu’ils puissent rencontrer toutes les têtes d’affiche que Timitar invite cette année dans le cadre de sa programmation.

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ALM : Quels sont les moments forts de la programmation Off de cette 16ème édition ?

Latifa Yaacoubi : Le programme Off de cette 16ème édition essaye de diversifier comme toujours et d’être à l’écoute notamment des professionnels d’art populaire et traditionnel amazigh. On a organisé un colloque sur le patrimoine des Rwayss, en partenariat avec l’Unesco, le ministère de la culture, et l’Ircam. Il s’agit en effet de poser les premières réflexions et travailler sur un dossier très important qui tient à cœur d’acteurs culturels, notamment ce qui concerne la préservation et la transmission de ce patrimoine. L’Unesco et le ministère de la culture vont nous accompagner pour préparer le dossier de reconnaissance de cet art en tant que patrimoine immatériel à sauvegarder et à classer. Donc on a vu également la participation dans ce colloque de troupes traditionnelles de grands chercheurs comme Omar Amarir, Mohamed Oualkach qui a publié un ouvrage sur ce patrimoine. Brahim El Mazned a parlé durant ce colloque de l’initiative louable sur laquelle il a travaillé pendant plusieurs années qui est la sortie de la première anthologie de Rwayss, et qui est en train de faire les enregistrements nécessaires avec le studio Hiba. Elle verra le jour d’ici la fin de l’année en cours.

Comment cette programmation a-t-elle pu toucher un large public ?

Dans le cadre du Off on essaye de s’ouvrir sur une autre catégorie du public qui est celle des enfants, notamment ceux des quartiers qui n’ont pas toujours forcément la possibilité de se déplacer et assister au festival, on a entamé cette année un partenariat avec la Fondation Ali Zaoua qui vient d’ouvrir son centre au quartier Alfarah et qui est le troisième de son genre au Maroc. Notre partenariat avec cette Fondation consiste en l’animation d’un atelier de deux jours par des professionnels qui ont été présents avec ces enfants qui peut-être n’ont jamais eu un contact direct avec un artiste et encore moins avec des instruments de musique. Ainsi que des ateliers destinés aux artistes amateurs qui ont été animés par le chanteur Ahmed Sultan. L’idée c’est qu’en l’espace de quelques jours on puisse répondre aux besoins d’un public déjà initié qui veut se professionnaliser dans le domaine musical, culturel et également pouvoir s’ouvrir sur d’autres catégories qui sont plutôt les jeunes. On a également dans le cadre du festival la production d’un album de Jamal Oussfi.

Quelles sont les retombées des activités programmées dans le cadre du Timitar Off sur l’animation de la vie culturelle au niveau de la ville d’Agadir ?

Déjà à travers le fait de s’ouvrir sur des quartiers périphériques on va toucher des centaines d’enfants, en leur donnant des badges VIP pour accéder à toutes les scènes du festival pour qu’ils puissent rencontrer toutes les têtes d’affiche que Timitar invite cette année dans le cadre de sa programmation, et ça pour nous c’est un grand acquis, même si malheureusement on ne peut pas toucher tous les quartiers mais chaque année on essaye de faire cette ouverture sur des zones parfois même sur des provinces de la région du Souss-Massa. Des gens font le déplacement des autres régions du Maroc et de l’étranger pour assister à nos colloques comme celui des Rwayss.Toute la presse nationale et internationale est également présente avec nous. Donc ça crée une dynamique, mais le plus important c’est que nous sortions avec des décisions et des dossiers assez solides pour défendre notre patrimoine culturel amazigh.

Quel bilan dressez-vous de la programmation Off des 15 éditions passées du Timitar ?

Cette programmation est tout le temps diversifiée, on essaye tout le temps de toucher tous les aspects de la culture amazighe on organise beaucoup de colloques. Il y a deux ans il y avait un grand débat sur l’accompagnement des artistes et acteurs culturels en termes de professionnalisation en présence du CCM pour encadrer des ateliers avec des producteurs des films amazighs. On a également appelé le ministère de la culture pour tout ce qui est formation dans l’élaboration des dossiers pour l’obtention de subvention dans tous les arts, lors de ces ateliers on a sorti des recommandations, et on essaye de les mettre en œuvre avec d’autres acteurs, notamment à travers la création des lieux dédiés aux musiciens, aux troupes de théâtre et à tout ce qui est perfectionnement dans la production de films amazighs. La Fondation Ali Zaoua vient d’ouvrir un lieu magnifique. Cette initiative a été pilotée par le wali de la région que nous remercions pour son engagement pour le rayonnement culturel de la région Souss-Massa.

Quid de l’appui à la production d’albums ?

12 albums sont sortis dans le cadre du festival Timitar, et qui a permis à des artistes jeunes et ténors de la musique amazighe de se distinguer comme Ali Chouhad dernièrement, Ribab Fusion, Oudaden, Izenzaren Abdelhadi, et Izenzaren Chamakh également. Toute cette dynamique a été créée pour qu’on puisse booster et aider financièrement la sortie de ces albums dans des conditions purement professionnelles, on a également tous les deux ou trois ans la possibilité de pouvoir faire de la création théâtrale avec des pièces qui ont été créées par le festival, d’ailleurs la toute dernière est celle qui a été présentée à la médina d’Agadir inspirée du texte de Rachid Benzine, et mise en scène par Abderzak Zitouni, et qui porte le même nom de Lettre à Nour. Donc ce sont des choses sur lesquelles on essaye de positionner le festival, notamment au niveau de la création et la production 0ff pour être complémentaire avec la programmation musicale.

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