Entretien avec Brahim El Mazned, directeur artistique de Timitar
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Pour Brahim El Mazned, Timitar Signes et Cultures qui se tient à Agadir du 5 au 8 juillet est un évènement qui offre tout au long de quatre jours le meilleur de ce qui se produit en musique amazighe et en musique du monde.
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ALM : Quelles sont les particularités de cette 14ème édition ?
Brahim El Mazned : Le festival Timitar comme chaque année propose un menu extrêmement diversifié qui va de la programmation du local, national, à l’international. Le festival propose le meilleur de la production amazighe de la région de Souss-Massa, mais invite également de grandes figures nationales et internationales. Cette année le festival a la particularité d’inviter un certain nombre d’artistes femmes africaines, notamment marocaines, comme Rkia Demsiria, Fatima Tabaamarant, mais aussi Asmaa Lamnawar, sans oublier Oumou Sangaré, Elida Almeida, les Amazones d’Afrique, ce qui est assez particulier, même si chaque année le festival invite beaucoup d’artistes femmes.
Cette édition connaît aussi la présence de la musique actuelle, notamment avec des artistes comme Mohamed Sultan, mais aussi Masterfow, beaucoup de DJ, musique électronique, la musique de VJ, donc il y a ce côté contemporain de ce festival qui est toujours présent, sans oublier les artistes assez atypiques qui sont présents cette année avec des artistes venus du Japon, Cuba, Estonie, des artistes qui vont se produire pour la première fois au Maroc, et c’est aussi une particularité de cette édition. En tout cas plusieurs projets sont proposés, et c’est un plateau extrêmement diversifié et riche.
Comment les artistes amazighs profitent-ils de cette dimension continentale et internationale de Timitar ?
Ce festival profite à tous les artistes marocains, notamment amazighs, parce que d’abord l’expression musicale amazighe est totalement intégrée dans la musique africaine, quand on écoute la musique malienne, il y a beaucoup de ressemblance. Le festival a fait connaître plusieurs artistes marocains, et on se réjouit de voir des artistes qui ont participé aux précédentes éditions se produire au Sénégal, en Côte d’Ivoire, Gabon, Congo-Brazzaville. D’autres vont se produire au Fespan à Brazzaville, sans oublier les Jeux de la francophonie qui vont avoir lieu à Abidjan fin juillet. Donc il y a quand même des allers-retours qui sont très intéressants, de plus en plus d’artistes amazighs se produisent dans ces pays-là.
Quelles sont les activités parallèles programmées dans le cadre du Timitar ?
Les activités parallèles programmées sont extrêmement riches cette année avec beaucoup de débats d’idées sur des thèmes très intéressants, notamment la culture amazighe au féminin avec la présence de plusieurs militantes amazighes qui s’intéressent à ces questions. Il y a aussi beaucoup d’ateliers, de workshops, mais aussi d’autres styles d’expression comme le théâtre et le cinéma qui sont très présents dans cette édition.
Après toutes ces années d’existence, quels sont les facteurs qui ont contribué à cette success story de Timitar ?
Le festival a d’abord gagné grâce à sa régularité, il se tient toujours sur le même site avec le même format, et qui est souvent une chose très difficile à maintenir, et c’est un festival qui sait s’adapter. Timitar est dans l’actualité des choses. Quand on invite des artistes, on ne les invite pas gratuitement mais parce qu’ils sont dans l’actualité. Par exemple, Oumou Sangaré a sorti un album il y a deux mois, et elle a énormément de spectacles dans le cadre d’une tournée européenne avec 30 concerts dont un sur le continent africain. On est toujours dans l’actualité et c’est ce qui permet à ce festival d’être apprécié par le public. Timitar a aujourd’hui un grand public fidèle qui vient pour connaître ces artistes qu’il aime tant, et en même temps découvrir les nouveautés que propose chaque fois ce festival.