Entretien avec Hamada Haddad, chanteur
[table class= »Encadre »]
Rencontré par ALM lors de Tanjazz 2017, Hamada Haddad, chef du groupe Stibidik, parle de leur carrière après leur victoire au concours «Jeunes talents Tanjazz » ainsi que de leurs projets d’avenir.
[/table]
ALM : Votre groupe est le gagnant du concours «Jeunes talents Tanjazz» 2015. Quel est votre sentiment de faire partie parmi les grands artistes de cette 17ème édition ?
Hamada Haddad : Ce prix nous a donné un coup de pouce en tant que jeunes talents pour aller de l’avant. Nous sommes tous très reconnaissants aux organisateurs de nous avoir donné cette opportunité de prendre part à ce 17ème festival. Nous nous estimons aussi chanceux d’être programmés parmi aussi bien de grands noms que de jeunes talents du jazz. Nous pensons, en tant que membres de Stibidik, que nous sommes sur la bonne voie pour nos débuts de carrière artistique.
Qu’avez-vous présenté lors de votre concert programmé à la clôture de Tanjazz ?
C’était notre première grande soirée depuis que nous sommes en groupe. Nous avons essayé de faire de notre mieux pour être à la hauteur du public. Nous avons saisi cette occasion pour y présenter l’Aïta du sud-est du Maroc (Errachidia), dont tous les membres du groupe sont originaires. Notre but est de faire découvrir au public la richesse et la diversité de ce patrimoine artistique propre à cette région. C’est l’occasion aussi de présenter notre musique qui est un mélange de gnawi, chaâbi, reggae et jazz.
Pouvez-vous nous parler de votre carrière personnelle avant d’intégrer Stibidik ?
J’ai commencé à l’âge de neuf ans à chanter. J’avais à peine 11 ans, quand j’ai enregistré mon premier album «Al Mouima», constitué des reprises des chansons d’autres chanteurs marocains de raï, dont Mohamed Ray et Bouchnak. Je me suis peu de temps après lancé dans l’enregistrement de quatre autres albums, notamment «Mabghit Nbka Célibataire», «Kdoub Hram» «Ya Bouya» et «Hchouma Alik Ahanan». Ces albums ont montré mon penchant pour le raï, chaâbi et la musique de jazz.
Comment avez-vous eu l’idée de la constitution de votre groupe ?
La constitution de Stibidik est le fruit du hasard. Car nous sommes des amis de longue date et n’avons en fait jamais pensé constituer ensemble un groupe musical. C’est notre ami commun, l’artiste-peintre Saïd Njima, qui est lui-même originaire d’Errachidia et est très engagé pour la conservation de notre patrimoine musical local, qui a voulu, comme à son accoutumée, nous réunir un jour autour d’un verre de thé. Et c’est alors qu’il nous a proposé de nous constituer en un groupe. Nous formons depuis 2015 Stibidik et avons gagné, la même année, le concours organisé par l’équipe de Tanjazz. Nous nous sentons tous complémentaires. Je fais, en tant que chef du groupe, le chant, alors que Yassine El Bhioui est à la guitare, Abdssamad Errajdali à la batterie, Khalid El Hamri à la mandoline, Hicham Drief aux percussions, Hamada Hammey à l’oud, Zakaria Abbassi à la guitare et basse et Hamza El Gantour au piano.
Avez-vous des propositions de vous produire dans d’autres événements culturels ?
Nous avons, jusqu’à présent, et à l’exception de notre participation à Tanjazz, animé seulement des soirées dans les hôtels au Maroc. Nous aurions aimé participer, en tant que jeunes talents, à certains festivals organisés pendant la période estivale. Surtout qu’il y en a d’entre eux qui font la part belle à la musique traditionnelle. Il n’empêche que nous sommes en train d’étudier des propositions et travailler sur des projets personnels qui pourraient être marqués d’une pierre blanche dans notre carrière.