Musique

«Jazz is black»

© D.R

Jeune, qu’est-ce qui a animé votre volonté de devenir artiste ?

Tony Allen : La musique est la première chose que j’ai faite dans ma vie et c’est probablement quelque chose qui était destiné pour moi. Je peux prétendre pouvoir faire autre chose mais, croyez-moi, la musique, c’est ma vie.

Peut-on, à l’heure actuelle, séparer l’art de la politique?

Je ne suis pas sûr que cela puisse être possible. Dans la musique en soi il y a la notion politique. Les politiciens, gouvernements et autres sont en permanent débat d’idées, il en est de même pour l’art. Je suis un artiste, si je veux dénoncer ou juste évoquer quelque chose qui relève de la politique, je le ferai dans ma musique. Je chanterai ce que je vois juste, ce que je pense que ces gens sont là pour accomplir et dont ils s’égarent. Ceci dit, je refuse de faire partie du jeu de ces politiciens. C’est très important pour un artiste de connaître ces nuances et de garder un esprit libre de toute influence.

La musique reste tout de même un moyen d’influence…

La musique rend heureux. Elle a encore ce pouvoir de divertir tout en étant porteuse de sens.

Quelle part peut-on allouer à l’Afrique dans l’histoire du jazz moderne ?

Si l’on parle du jazz comme il est strictement défini, il nous est venu de l’Amérique du Nord. La plupart de ceux qui ont marqué les débuts et l’évolution de ce genre de musique sont des noirs américains. Ils chantaient généralement leurs propres histoires. Ces mêmes tendances et besoin de conter et de raconter ont nourri le jazz africain. Sa part dans l’histoire du jazz, je ne saurais pas vous le dire, mais je peux vous dire une chose : «Jazz is black».

Pourquoi le jazz reste-t-il élitiste ?

Je ne joue pas le jazz pur. Je ne le confine pas à celui américain en tout cas. Sur scène, je me permets de tout jouer. Je veux communiquer avec tout le monde, et j’essaie de toucher toutes les sensibilités possibles. Vous me verrez donc jouer du jazz, y mettre par la suite un peu de rock, du funk, des rythmes africains aussi, rien ne m’arrête.

Comment voyez-vous votre participation au Jazzablanca cette année?

C’est la première fois que je joue au Jazzablanca. Je veux que les gens viennent, écoutent non seulement ma musique mais toutes les autres aussi. Il faut sortir, découvrir tout ce qui se fait et s’ouvrir à ce que l’art nous transmet. Quant à moi, tout ce que je veux à travers ma musique, c’est rendre les gens heureux.

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