Culture

Mustapha Zaâri : «Ce quartier représente un patrimoine de Casablanca que l’on doit préserver»

© D.R


Que symbolise pour vous Derb Sultan ?
Mustapha Zaâri : Derb Sultan représente pour moi beaucoup de choses. C’est dans ce lieu que j’ai passé mon enfance, ma jeunesse et ma vieillesse. J’ai habité dans plusieurs de ses quartiers. Au début j’habitais à Derb Lihoudi, avant d’élire domicile à Derb Kallouti et plus exactement dans la rue Rif à côté de l’hôtel Bachir. Dans ce quartier, il y avait beaucoup d’artistes, je cite à titre d’exemple Hajja El Hamdaouia, Chaïbia Adraoui, Touria Jabrane, le footballeur Pitchou. Après cette période, j’ai pris résidence à Derb Bouchentouf pendant dix ans. Et actuellement, je demeure à Derb Andalouss. J’ai étudié à l’école «Najah» à Derb Sultan. Cette école était connue pour la qualité et les valeurs de ses enseignants dont la plupart ont été de grands résistants. Il nous ont enseignés l’esprit de la résistance et nous ont appris beaucoup de choses. Ces enseignants étaient connus pour leur générosité et leur aide aux enfants orphelins. Ils leur donnaient des livres ou des cahiers gratuitement. Je ne peux pas oublier mon professeur Abdelkader Sahraoui qui était mon maître dès ma première année jusqu’à la 4ème année scolaire.

Quels souvenirs gardez-vous dans ce quartier ?
Je me souviens que j’étais toujours en compagnie des enfants du quartier. Avec des morceaux de charbon, on écrivait sur les murs du quartier «Yahya l’Istiqlal» (Vive l’indépendance) pendant la période coloniale.  J’ai appris à jouer au foot et à d’autres sports dans ce quartier. J’étais un mordu de cinéma, puisque chaque jour j’allais au cinéma «Atlas» pour voir des films égyptiens.
Pour avoir un ticket d’entrée gratuit, je faisais le ménage au cinéma. Cela m’a donné une envie de faire du cinéma et du théâtre. Je me rappelle du café «Takssi», dans lequel certains artistes et critiques d’art se réunissaient, des fois jusqu’à 3 ou 4 heures pour critiquer et discuter des pièces de théâtre, de cinéma et de poésie.

Comment avez-vous appris à faire du théâtre ?
J’ai appris à faire du théâtre grâce à la troupe Badaoui qui se réunissait à la kissariat El Hefari. J’ai commencé à travailler avec la troupe d’Abdelkader Badaoui. Il y avait Aïcha Sajid, Naïma Ilias et Abdeladim Chenaoui entre autres. Ce n’est qu’après que j’ai rencontré Mustapha Dassoukine en 1973.

Est-ce que vous rendez visite souvent à ce quartier ?
Je rends visite toujours à Derb Sultan et je fais souvent mes courses dans le souk «Jemâa». Ce quartier représente un patrimoine de Casablanca que l’on doit préserver. Malheureusement, ces dernières années on constate que ce quartier est négligé.

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