Culture

Nezha Rahil : «Je refuse la médiocrité»

© D.R

ALM : Vous avez interprété plusieurs personnages dans des films de votre époux Faouzi Bensaidi. Comment arrivez-vous à concilier entre votre rôle d’épouse et celui d’actrice ?
Nezha Rahil : Moi et Faouzi, nous sommes deux grands passionnés du cinéma. Cela facilite énormément notre vie au quotidien. En fait, nous nous retrouvons tous les deux sur la même planète de rêve et de réflexion sur la vie et l’art. Les relations mari-femme et réalisateur-actrice vont dans le même sens : celui de la complicité.

Les spectateurs n’ont pas l’occasion de vous voir dans d’autres films. Pourquoi ?
Je crois que pendant et après mes études au Maroc et à l’étranger, je suis restée fidèle à une certaine forme d’exercice du métier d’actrice.
Le fait de ne pas trop apparaître, cela ne signifie pas que je ne souhaite pas faire partie de certains projets de films intéressants dont les réalisateurs sont talentueux. Au contraire. Mais je remarque que la médiocrité règne. Je ne peux pas accepter de jouer dans une œuvre cinématographique ou télévisuelle qui pourrait m’éloigner de mon désir d’excellence.
Les téléfilms, les séries et les pièces de théâtre sont sans âme. Je vise personnellement à exercer mon métier différemment, c’est-à-dire d’une manière professionnelle. Je veux travailler avec les gens qui m’aiment et qui me respectent. C’est la seule façon pour moi d’avancer et d’évoluer dans ma carrière de comédienne. Et cela correspond parfaitement bien à la vision que je me fais du cinéma et du métier d’actrice.

Avez-vous bien campé le personnage de flic dans «WWW» ?
Je dirais que j’ai bien préparé mon rôle. Je me suis bien entraînée en m’arrêtant sur les petits et les grands détails, les mots, les gestes et les regards. Ce personnage me ressemble quelque part. Nous sommes tous les deux issus de Casablanca, et nous avons le même âge. Lorsqu’on est devant un réalisateur qui a une vraie vision de son univers, cela ajoute beaucoup de choses aux personnages. Faouzi Bensaidi avait un excellent scénario et les personnages sont très bien écrits. Il m’a suffi d’être là et d’être à l’écoute de sa mise en scène.

La femme flic dans «WWW» est un personnage sévère mais sensible en même temps. Est-ce que ce caractère correspond à votre profil ?
On peut voir cela sous cet angle. Par moments, le caractère de Kenza a été très proche au mien. Comme elle, tout ce qui se passe dans mon environnement me touche et me bouleverse. Mais, en même temps, je peux avoir l’air sévère. C’est à la fois une manière d’être et une astuce pour se protéger.

Quel est le personnage que vous avez incarné et dont vous êtes la plus fière ?
J’ai joué des personnages très différents. Je pense que c’est une énorme chance que de multiplier les registres. Franchement, je n’ai pas de préférences. Je suis fière de tous les personnages que j’ai interprétés.

Quelles sont les ambitions de Nezha Rahil ?
Je possède beaucoup d’ambitions. C’est difficile d’en citer une seule. Je suis préoccupée par plusieurs phénomènes de société qui m’attristent. J’aimerais tant pouvoir faire quelque chose face à la vague d’enfants qui font la manche au Maroc.  Je souhaite également que notre métier soit réorganisé. Le comédien doit absolument avoir un vrai statut de comédien. J’aimerais également être une maman à la hauteur et une actrice toujours plus exigeante.

Pensez-vous vous convertir à la réalisation ?
Non. C’est déjà énorme d’être comédienne. Pourquoi chercherais-je à faire ce que je ne sais pas faire.
Hélas, chez nous, au Maroc, nous avons l’impression qu’être comédien ne suffit  pas. Presque tous les acteurs veulent devenir réalisateurs, même s’ils n’en ont pas les moyens intellectuels. Ils souhaitent uniquement jouer au chef. Moi, je suis bien là où je suis et je considère qu’être comédienne n’est déjà pas facile. Particulièrement lorsqu’on veut exercer ce métier dans les règles de l’art. J’ai personnellement le souci d’y évoluer. J’aimerais continuer à être sélective, à choisir les projets intéressants et à être à la hauteur. 

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