Culture

Objets de foi au Musée Batha

© D.R

Elles sont confinées chacune dans une des ailes et galeries du musée Batha, ancienne résidence royale d’été construite par le Sultan alaouite Hassan 1er (1873-1894). Chacune d’entre elles renseigne à la fois sur le poids de la tradition dans leurs sociétés respectives et celui de la foi.
L’objectif n’est autre que celui de retracer les repères d’une histoire sociale et culturelle qui rappelle la diversité des cultures et des spiritualités. Organisées dans le cadre du Festival des musiques sacrées de Fès, trois expositions réunissent des «parures sacrées des synagogues du Maroc» prêtées à cette occasion par le musée du judaïsme marocain de Casablanca, de «la calligraphie tibetaine contemporaine» de l’artiste Jigmé Douché et des «assemblages», travaux récents de l’artiste-peintre marocain Hassan Slaoui se veulent dans ce sens un témoignage vivant de tout un patrimoine.
«Les parures sacrées des synagogues marocaines» datent du 18-19ème siècles. La première parure exhibée est «la torrah» écrite à la main avec un roseau sur du parchemin. Des rouleaux de la torrah, mais aussi des sacs en velours de barmitsva, des lampes à huile et des pièces en argent et autant d’éléments décoratifs gravés et ciselés. Tous sont le produit des artisans des villes de Fès, de Tanger et Tétouan ainsi que d’Essaouira.
Les calligraphies du Tibet de Jigmé Douché, font diversion. Plus légères, elles font connaître un art peu connu et en voie de disparition. Ces calligraphies faites sur des toiles nomades en lin sont une fresque qui communique sur un espace naturel. Les toiles, dont les couleurs varient (bleu, beige, marron), contiennent chacune un thème précis, «Thé et méditation», «Traces de lumière», «Le Jour du temps». Elles sont une allégorie de la splendeur de la Haute Asie : (l’Inde, la Perse, le Turkestan et la Chine) qui constitue pour l’artiste une source d’inspiration et un horizon pour l’exploration «d’un art d’éveil».
L’oeuvre de Hassan Slaoui, faite de principaux supports en bois de hêtre rose, d’iroko, de noyer et de peuplier et, aussi de métal oxydé, fait un signe à l’identité marocaine. Utilisant une technique mixte sur base d’argile, l’artiste, natif de Fès en 1946, a produit des tablettes en bois, celles qui rappellent l’école coranique, des manuscrits qu’on peut trouver dans des médersas et bibliothèques prestigieuses, des astrolabes des grandes mosquées. Ces expositions se poursuivent jusqu’au 19 juin. Et elles valent le détour.

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