ALM : Pour commencer, qui est Mehdi Ouatine ?
Mehdi Ouatine : Je suis natif de Casablanca en 1987 et j’ai grandi au quartier populaire de Derb Ghallef. Dès mon jeune âge, j’étais fasciné par les sportifs de mon quartier qui excellaient dans différentes disciplines comme le handball avec le célèbre club de la Rabita et les sociétaires du Wydad casablancais section basket-ball. C’est à l’age de neuf ans que mon père m’emmena au club de boxe El Batha où j’ai été séduit par le noble art après les récits qu’on m’a racontés sur les exploits du légendaire Marcel Cerdan. J’avais aussi beaucoup d’admiration pour les frères Mesbahi, mais aussi pour Hamid Berhili , Moustaqa Aziz , les Achik, les Zerougui et Matelas. Pour Mohamed El Mesbahi, j’étais une sorte de disciple. D’ailleurs c’est sous la houlette de ce dernier que j’ai été initié à la boxe. Mon rêve est devenu réalité récemment avec mon premier titre international et ma première sortie avec la sélection nationale.
Avez-vous une recette particulière ?
Tout d’abord ma première formation s’est faite au club grâce à mes moniteurs puis avec les compétitions régionales et notamment avec les multiples rencontres organisées par la Ligue de la Chaouia. C’est par l’accumulation des combats qu’un boxeur améliore sa technique, mais si je suis aujourd’hui champion du monde, c’est grâce au travail conjugué de tous, surtout les pugilistes que j’ai affrontés soit au championnat régional ou national. Comme vous le savez, jamais un champion ne se forme tout seul. Il y a des facteurs qui contribuent à sa réussite. Pour réaliser mon rêve de devenir un champion comme Mesbahi, je respectais à la lettre les conseils de ce dernier en étant à l’heure aux entraînements, en respectant les arbitres et les adversaires sur le ring… C’est un tout indivisible.
Quelles sont vos ambitions et vos projets ?
Ce premier titre avec les Lionceaux n’est qu’un début dans ma carrière. J’espère monter sur le podium olympique. En me félicitant, le président de la Fédération royale marocaine de boxe m’a promis qu’il veillerait à mon perfectionnant technique. Je souhaiterais aussi voir réussir mes compagnons sur le ring qui étaient malchanceux au Mondial d’Agadir. Ce sont les aléas du sport. Avant les Olympiades, je dois encore chercher un titre continental. Pour ce faire, je suis dans l’obligation de continuer mon travail au sein du club et avec la sélection nationale.
Quels sont les obstacles qui pouraient contrarier votre lancée ?
Jusqu’à ce jour, je n’ai pas trouvé d’obstacles sur mon parcours. Mohamed Mesbahi s’occupait de tout, la Fédération a heureusement multiplié les stages en nous mettant dans des conditions favorables. Je remarque que la majorité des boxeurs sont issus de milieux défavorisés et que leurs clubs ont des moyens très limités. Je lance un appel aux acteurs économiques pour parrainer les jeunes boxeurs et les aider à donner le meilleur d’eux-mêmes dans les compétitions.
Un souvenir marquant ?
Je n’oublierais jamais le message de félicitations que m’a été adressé SM le Roi que Dieu le glorifie à l’issue de mon combat final. C’est plus qu’un stimulant. Je ne trouve pas les mots pour dire ce que je ressens, mais cela me pousse à persévérer. Je remercie les membres du bureau fédéral et à leur tête le président de la Fédération qui ont veillé à la préparation de toute l’équipe nationale. Et je n’oublie pas le magnifique staff technique et notamment Hanafi Rabeh et Mohamed Mesbahi. Je serais ingrat si j’omets de saluer l’excellent et rude travail des personnes chargées du matériel et qui travaillent dans l’ombre.