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Patrimoine immatériel : La tutelle complète son inventaire

© D.R

Elle lance une quarantaine d’études anthropologiques

Le Patrimoine culturel immatériel national (PCI) se caractérise par une richesse et une diversité particulières. Il comprend plusieurs traditions ou expressions vivantes héritées de nos ancêtres comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels, les événements festifs ou le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. En effet, certaines de ces pratiques sont menacées de disparition, ainsi leur protection devient un enjeu nécessaire, d’où la nécessité de sa préservation. C’est dans ce sens que le ministère de la culture, de la jeunesse et des sports a annoncé le lancement d’une quarantaine d’études anthropologiques pour compléter son inventaire du patrimoine immatériel. Il s’agit d’un premier groupe d’éléments publié dans une infographie intitulée «Le patrimoine culturel immatériel, comment ça marche?». En effet, ce document qui fournit de précieuses informations sur la mise en œuvre de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et la feuille de route du ministère de la culture, donne à voir une lecture sur les éléments en cours d’étude patrimoniale au niveau de chaque région du Royaume. Les détails !

L’artisanat et les savoir-faire traditionnels à l’étude

Selon le document, les éléments concernés au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima sont le savoir-faire lié à la poterie féminine du Rif, la musique Jahjouka et le savoir-faire lié à la jellaba d’Ouezzane. Concernant la région Fès-Meknès, ces études portent, selon la même source, sur le brocard traditionnel de Fès, le savoir-faire de la céramique bleue de Fès et sur la chasse au slougui. La région de Rabat-Salé-Kenitra est représentée avec Tarab El Ala, le Moussem de procession des cierges de Salé et le festival international «Maroc des contes». Ainsi au niveau de la région de Casablanca-Settat, le savoir-faire lié à la construction des Tazota, à la Kharqa Saissiya et à la fête de la Mimouna sont les principaux éléments en cours d’étude. Dans la région de l’Oriental le focus est placé sur la sparterie, les savoir-faire artisanaux associés aux traditions vestimentaires masculines (Selham/burnous de Figuig) et les chants et danses de la région (Reggada et Laalaoui). Pour la région de Marrakech-Safi, les connaissances liées à la construction des barques d’Essaouira, le savoir-faire lié à la poterie de Safi, outre le Talbbat, art de confection de tapis de prière et terbouch de Marrakech, sont les principaux éléments étudiés.

Aussi, dans la région de Souss-Massa, l’intérêt est porté sur le Ihyadn (Oulad Sidi Hmad Ou Moussa), la musique et chants de Rways, l’espace apicole collectif d’inzerki et la revitalisation des chants féminins de Taroudant. Le chant de Boughanim, le langage sifflé dans le Haut-Atlas et le savoir-faire lié à la Djellaba de Bzou sont les principaux éléments à l’étude dans la région de Béni Mellal-Khénifra, tandis que dans la région de Lâayoune-Sakia El Hamra, les études anthropologiques portent sur le savoir-faire et les connaissances liés aux bijoux en argent du Sahara, ainsi que les rites et connaissances liés à la tente traditionnelle (kheima) du Sahara, sans oublier le travail du cuir.

La gastronomie, la couture et les arts décoratifs

Le ministère de la culture mène également des études sur la gastronomie et les pratiques culinaires traditionnelles marocaines, les savoirs artisanaux liés à la couture traditionnelle du caftan ainsi que les savoirs et savoir-faire liés aux arts décoratifs comme le plâtre et le bois. Il faut noter qu’a ce jour, le Maroc compte 10 éléments inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, dont neuf sur la liste représentative et un sur la liste de la sauvegarde urgente. Il s’agit des «Savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous», «Le Gnaoua», «Le Taskiwin, danse martiale du Haut-Atlas occidental», «La fauconnerie, un patrimoine humain vivant», «L’argan, pratiques et savoir-faire liés à l’arganier», «La diète méditerranéenne», «Le festival des cerises de Sefrou», «L’espace culturel de la place Jemaa El Fna», «Le Moussem de Tan-Tan» et «Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier».

Des actions pour le rayonnement du PCI
Selon le ministère, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est l’affaire de tous, communautés, individus et groupes. «Ces derniers peuvent communiquer activement autour du sujet du patrimoine culturel immatériel et jouer le rôle de médiateur culturel auprès de la population, des autorités locales et de la société civile», lit-on dans le document. A cet effet, le département propose plusieurs pistes pour les encourager au rayonnement du PCI. Au volet institutionnel, le ministère propose de mettre à disposition de la documentation ainsi que ses plateformes de communication. «Il est également question de l’identification des trésors humains vivants dans les inventaires du ministère en vue de les honorer, de documenter l’élément à sauvegarder et sensibiliser pour une meilleure application des textes en vigueur, et si nécessaire agir par voie réglementaire ou conventionnelle», relève-t-on. Le ministère propose également d’accompagner la constitution du dossier complet (étude scientifique, consentement des communautés, capsules vidéo et formulaire de candidature) pour l’inscription à la liste du patrimoine culturel immatériel et, après évaluation, introduire cette demande auprès de l’Unesco.

 

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La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco de 2003 définit cinq domaines dans lesquels le PCI peut se manifester, à savoir : «Les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel», «les arts du spectacle», «les pratiques sociales, rituels et événements festifs», «les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers» et «les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel».

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