Culture

Peinture et coiffure

Aujourd’hui le Maroc : Comment vous est venue l’idée d’exposer des peintres dans un salon de coiffure ?
Saïd Tlemçani : Au départ, Je suis un coiffeur-maquilleur. J’ai vécu 17 ans à l’étranger avant de rentrer au Maroc. Quand j’étais en France, j’ai nourri le projet de créer un espace où des tableaux seront montrés. Parce que j’aime les peintres et la peinture. Le jour où je me suis installé, j’ai ouvert une grande galerie pour exercer mon travail… Je voulais travailler dans une galerie. Comme cela, je pourrai changer d’artiste tous les mois. C’est beau ! Et puis la clientèle apprécie les toiles. Des fois, la cliente passe trois heures, quatre heures chez nous… Donc, elle a le temps de regarder les tableaux, de les apprécier…
Le public des tableaux que vous exposez se constitue seulement de vos clients…
Ah non ! Mais il est vrai que les tableaux s’adressent d’abord à mes clients. Le jour du vernissage, j’offre un cocktail pour l’artiste. Cela me permet de revoir mes clients, et de discuter d’art avec eux…
Vous trouvez que cet espace est approprié pour des expositions de tableaux ?
Il n’est pas seulement approprié, il est étudié pour des expositions de peinture. Cet espace existe maintenant depuis 4 ans et demi. L’architecture a été conçue pour une galerie d’art. Les murs sont également aménagés pour l’accrochage des oeuvres d’art. Nous sommes une vraie galerie d’art professionnelle.
Est-ce que cet espace ne profite pas un peu du manque de galeries d’art au Maroc ?
C’est vrai qu’il n’existe pas beaucoup de vraies galeries d’art au Maroc, mais ce n’est pas la motivation principale de cet espace.
Vous avez une lignée déterminant le choix des peintres que vous exposez ?
L’art contemporain en général, la peinture abstraite.
Vous exposez les peintres que vous aimez ?
Toujours ! Quand je n’aime pas une peinture, je ne l’expose pas.
Vous pensez que vos clients trouvent le temps de regarder les tableaux ?
On marche bien comme galerie, les gens sont très contents du choix des artistes. Il y a des ventes. On n’a pas à se plaindre, ni les artistes, ni moi. Tout le monde trouve son compte. La clientèle se trouve bien chez nous. Une cliente qui vient régulièrement ici, au bout d’un certain temps, elle trouve le salon complètement changé. En passant d’un artiste à un autre, on change de lieu de travail. La peinture, c’est magique, c’est quelque chose de très fort.
Vous percevez la même commission que les autres galeries ?
Moi, je ne fais pas pareil que les autres. Je collectionne deux toiles, et c’est tout !
Vous prenez deux tableaux ?
Oui deux tableaux, je prends en charge le cocktail.
Vous faites un dépliant ou un catalogue aux peintres ?
Je ne fais pas de catalogue, mais je fais le carton d’invitation, je fais le cocktail.
Que pouvez-vous répondre à ceux qui pensent qu’un salon de coiffure n’a rien à voir avec une galerie de peinture ?
Les gens ont le droit de penser ce qu’ils veulent. Chez nous, les clients en ont plein les yeux tous les mois. Ils sont très ravis. Ils sont très contents. Et c’est une idée que j’ai ramenée de l’étranger. Je suis convaincu de son bien-fondé. Si d’autres personnes ne l’apprécient pas, c’est leur problème.
Cet espace est ouvert à tous ?
C’est ouvert à tout le monde ! Les gens peuvent visiter sans être obligés de se faire coiffer. On leur offre même un café ou un thé gratuitement.

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