Adieu Khadija El Bidaouia, la star de l’Aïta Marsawiya

Elle est décédée samedi des suites d’une maladie

Ses dernières photos sur la Toile sont douloureuses. Pire encore, l’annonce de son départ, samedi 15 octobre, à l’Au-Delà est attristante. Elle l’est puisque Khadija El Bidaouia était, de son vivant, une star unique en son art. La nouvelle de son décès ne laisse personne indifférent. Il y a même certaines représentations diplomatiques dans le Royaume qui se joignent à la douleur des Marocains. «L’ambassade de France au Maroc présente ses condoléances à la famille et aux proches de la chanteuse marocaine Khadija El Bidaouia, icône de l’Aïta Marsawiya», s’exprime cette représentation sur sa page officielle Facebook.
Du côté de nos compatriotes, les témoignages se succèdent également à propos de la disparue, ainsi que de son art. Entre autres, Brahim El Mazned, directeur artistique du festival Timitar des musiques du monde, fondateur de Visa for music, qui a également dirigé des anthologies dont celle dédiée à l’Aïta, indique sur le même réseau social : «C’est avec un grand chagrin et une profonde tristesse que j’apprends le décès de Khadija El Bidaouia. L’art de l’Aïta est en deuil».
Et ce n’est pas tout ! La disparition de Khadija El Bidaouia suscite également l’émoi de journalistes. C’est le cas de Sabah Bendaoud qui révèle sur sa page : «L’Aïta a toujours été liée au violon ainsi qu’aux voix féminines qui ont transmis ce style patrimonial populaire à travers la spontanéité de ses paroles qui ont émané d’un milieu humain». «C’est la nature et les faits qui ont fait de cet art la meilleure expression de ce qui s’est passé dans des périodes lointaines sans subir de disparition. Khadija El Bidaouia en a fait, ainsi que ceux qui l’ont précédée ou fait partie de sa génération comme les éminentes et inspiratrices cheikhates de l’Aïta, un héritage artistique à part entière», détaille la journaliste qui qualifie la défunte de dame de l’Aïta et de chant populaire.
Ainsi, la disparition de l’éminente artiste, qui donnait à voir des performances modernes tout en interprétant un art populaire, laissera un vide sur la scène artistique, notamment lors des événements dédiés à l’Aïta Marsawyia. Elle se distinguait, de son vivant, lors de son interprétation, entre autres, des œuvres «Leghzal» (Le beau), «Rkoub El Kheil» (La cavalcade), «Khelik Maaya» (Reste avec moi), etc. Une performance, entre autres, qui lui a valu des hommages amplement mérités. Adieu l’artiste.