Culture

Petite histoire d’un grand peintre

Ahmed Krifla est né en 1936 dans un village près de Taza. Il a commencé à peindre très tôt dans son village natal. Sa mère fabriquait des poteries brutes qu’elle ornait de motifs largement répandus dans la région. À l’âge de sept ans, le fils commença à aider la mère. Il se détourna vite de la décoration en vigueur pour dessiner de nouvelles figures sur les bols et les plats qui sortaient du four de la maison. Le succès remporté au souk par les pièces décorées par son fils poussa la mère à lui concéder la tâche de s’occuper dorénavant seul de l’application des pigments sur les poteries. Suit une période où la responsabilité de faire des pièces vendables tempérait la joie de peindre du jeune Krifla. La quête de cette joie l’a poussé vers d’autres supports : les feuilles, les cartons, les murs etc. Krifla n’a négligé aucun espace de nature à assouvir sa fureur de peindre. Les instituteurs de Taza ont été les premiers à s’intéresser à l’art de Krifla. Ils lui ont commandé des dessins et des peintures pour revêtir les murs nus de leurs classes. Certains foyers ont suivi l’exemple des écoles, si bien que Krifla s’est fait une petite réputation de peintre à Taza et que cette ville l’a gratifié de sa première exposition personnelle en 1957. Vente nulle. Dix ans plus tard, c’est le tournant : un homme de passage dans la région de Taza est vivement impressionné par un paysage que Krifla est en train de peindre. Il demande à voir d’autres tableaux, et achète tout. Est-il besoin de préciser que cet homme était encore une fois un étranger ? Si nul n’est prophète dans son pays ailleurs, ici, même la révélation de la vocation de nos prophètes nous vient d’ailleurs… Cet homme ne se contenta pas seulement d’acheter des tableaux à Krifla, puisqu’il est à l’origine de la première exposition importante de ce peintre. Elle a eu lieu au Centre culturel américain de Rabat en 1967, et son retentissement a permis d’imposer Krifla comme un peintre.

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