À s’y méprendre. La veille de Noël, on pourrait confondre certains endroits à Casablanca avec n’importe quelle ville européenne. Des sapins sont dressés par-ci, par-là. Des guirlandes illuminent les devantures des magasins. Dans les grandes surfaces, vendeuses et vendeurs sont encapuchonnés dans des bonnets rouges. Ils sont mignons ou ridicules, c’est selon. Certains parents cadeautent leurs enfants. D’autres se rassemblent en famille pour tailler en pièce, lors d’un dîner, une dinde. Il ne manque que les cloches de la messe de minuit pour que la confusion soit portée à son point culminant. Que s’est-il donc produit pour qu’une fête chrétienne s’empare des habitudes de certains Marocains ? Certains montrent du doigt la mondialisation et l’universalisme des fêtes. Il n’y a rien à faire contre Noël dont des millions d’images diffusent l’harmonie aux quatre coins du globe. Les films font une pub tellement infernale à Noël qu’ils l’ont dépourvu de tout coefficient religieux. D’autres personnes évoquent, en revanche, les fêtes de fin d’année. Noël et le Nouvel an, c’est tout un ensemble que la langue a consacré par l’expression “Les Fêtes“. Quoi qu’il en soit, il est toujours triste d’assister à l’abdication d’une fête, spécifique à une culture. Les vendeurs des grands magasins de jouets savent que Noël a détrôné Achoura. Quant aux étrangers qui fuient le tumulte des fêtes dans leur pays, ils ne pourront plus se reposer au Maroc. Les fêtes sont partout. Personne ne leur échappe. Bonne et merveilleuse année !