Liliane Danino est une fille du Maroc. Elle a vécu de magnifiques années à Casablanca et ailleurs. Son passé marocain est toujours quelque part dans ses travaux. Dessins, peinture, sculpture, la lumière marocaine est là, drapant l’ensemble de belles teintes.
Aujourd’hui, Liliane Danino prépare une nouvelle collection. Et comme un impératif, il faut, malgré ses nombreux déplacements partout dans le monde, revenir à Casablanca, l’espace d’une escale, pour se ressourcer. Partie depuis le 5 août 2014 pour achever son nouveau travail, elle a confié à ALM la place du Maroc dans son parcours : «Le Maroc est mon pays.
J’y suis née. J’y ai grandi. J’ai vécu de magnifiques choses et ces souvenirs me nourrissent là où je vais». Cela se sent quand on entame une conversation avec cette Casablancaise pur jus. Visages, personnages, anecdotes, dates, nostalgie d’antan, tout refait surface pour redessiner un autre Maroc, constamment présent et vivace dans l’imaginaire de l’artiste.
Passant par de nombreuses périodes picturales, toujours talonnée par l’impératif du changement, Liliane Danino a réalisé une magnifique série de nus, avec le thème de la danse comme leitmotiv et comme moteur. Le trait est là, sûr, précis, avec juste ce qu’il faut d’hésitation pour rendre les personnages qui se meuvent dans des espaces illimités, encore plus vivants, plus vulnérables, plus humains. Couleurs à peine esquissées pour laisser la place à la suggestion, ces dessins sont tout simplement de toute beauté.
Il y a un air de légèreté qui flotte autour et par ses silhouettes élancées qui embrassent l’espace et déchiquettent toute entrave à la fois spatiale et temporelle. Chez Liliane Danino, peindre est un acte de liberté. Pour cet électron libre, qui a exposé partout dans le monde depuis 1980, le seul véritable catalyseur du travail est de ne jamais s’installer dans ce que l’on fait. Constamment changer, plier une page, en ouvrir une autre ou plusieurs simultanément, pour découvrir de nouvelles sentes picturales.
C’est le même souci qui préside à l’acte de donner forme à des personnages, qui semblent vivre d’une vie propre, sans lisière ni contours. «Oui, la liberté est un moteur. Sans elle, je ne peux pas aller de l’avant. D’ailleurs, quand mes travaux commencent à avoir du succès, je suis coincée, je ne peux plus avancer, il me faut changer de direction, trouver de nouvelles voies pour dire ce que j’ai à dire». Pour cette figure de l’art marocain, aujourd’hui reconnue à Singapour, New York, Londres et Sydney, l’impact du Maroc est une constance, une chance aussi. «Je porte peut-être la lumière de Casablanca en moi. C’est peut-être cela le secret de mon travail».













