«Il a côtoyé une brochette de grands poètes et compositeurs de la chanson marocaine des années 60/70. De plus, il s’est imposé comme l’un des meilleurs interprètes de la chanson arabe, notamment les tubes d’Abdelahalim Hafez».
La scène artistique et culturelle est en deuil. Elle vient de perdre l’une de ses figures de proue, Abdelmounaim El Jamaï décédé dimanche à Rabat à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie. Virtuose du chant, le défunt était connu et reconnu pour son excellente voix. D’ailleurs, toutes les personnes ayant côtoyé le défunt affirment qu’il avait l’art de goûter aux paroles de musique les plus agréables, outre sa capacité extraordinaire d’interpréter les grands classiques de stars de la chanson arabe, dont Abdelhalim Hafez.
«Il est considéré comme l’un des pionniers de la chanson marocaine moderne. Il a commencé très tôt son parcours artistique. D’ailleurs, il a côtoyé une brochette de grands poètes et compositeurs de la chanson marocaine des années 60/70. De plus, il s’est imposé comme l’un des meilleurs interprètes de la chanson arabe, notamment les tubes d’Abdelahalim Hafez», atteste Abdelmajd Fennich, dramaturge et expert en arts patrimoniaux. Et d’ajouter que «le défunt s’est distingué par son talent aux côtés de grandes voix comme Abdlwahab Doukkali, Ismail Ahmed ou Mohamed El Hayani.
Il était un homme modeste et ami de tout le monde».
Pour sa part, le chanteur Mohamed El Ghaoui s’est montré particulièrement attristé par la disparition d’Abdelmounaim Jamaï, il témoigne dans ce sens: «C’était pour moi un frère et un grand ami. Je l’ai côtoyé depuis des années car nous appartenons à la même ville, Salé. Je garde de lui de très bons souvenirs». Il faut dire qu’Abdelmounaim El Jamaï a commencé très tôt son parcours artistique. Il avait acquis de grandes connaissances dans le domaine artistique, notamment grâce à son passage par le Conservatoire de musique où il a, cinq ans durant, appris à jouer du luth. «Ja Fi Al Miaad» fut l’une des célèbres chansons ayant marqué sa longue carrière artistique de plus de cinq décennies, et durant laquelle il avait également excellé dans le «zajal» et la «qassida».
Feu Abdelounaim El Jamaï, qui a été décoré par SM le Roi Mohammed VI du Ouissam Al Moukafâa Al Wataniya de 3ème classe (Officier) en août 2016, a, en outre, contribué à l’enrichissement du répertoire musical marocain. La chanson «Nihaya» , composée par feu Mohamed Iraqui et arrangée par feu Hamid Benbrahim, a marqué le début de sa carrière artistique en 1968. Un grand hommage a été rendu en mai 2016 par la Radio nationale au défunt qui comptait à son actif un riche répertoire de chansons inoubliables, en l’occurrence «Ja Fi al Miaad», «Chafiya Bi Ayoun Kbar», «Ya Alam Chouf», «Machi Dak Zine» et «Nadit Alik». Feu El Jamaï avait aussi participé à plusieurs épopées musicales et événements artistiques nationaux.