A seulement 25 ans, Leïla Ghandi a sillonné le monde en long et en large. Son besoin de découvrir les autres cultures et civilisations et sa soif d’ailleurs sont infinis. Elle nous revient aujourd’hui avec «Les chroniques chinoises », une sorte de carnet de route, bientôt publié, retraçant son dernier périple en Chine et illustré par de somptueuses photographies. En voici un extrait :
« La Chine, le royaume du thé.
Ayant un penchant particulier pour le thé au jasmin, je vais à la recherche d’une maison de thé traditionnelle, pour acheter du thé traditionnel. L’endroit ressemblait à un petit palais, triomphant de ses couleurs rouges et or et marquant un contraste surprenant avec le pittoresque de la ruelle dans laquelle il siégeait.
Ce lieu était visiblement réputé, à en juger sa clientèle…et ses prix.
On me propose bien sûr le thé le plus fameux, je choisis le meilleur marché : 100 g pour 36 yuans. J’avais 21 yuans en poche ; je demande donc 50 g, sachant que j’aurai besoin de mes derniers 3 yuans pour prendre le métro.
– « Cela fait 22 yuans »
– « ? ? ? »
…Forcément, il fallait ajouter le prix de la petite boîte à thé, 4 yuans.
Comment avoir la juste quantité pour qu’il me reste mes 3 yuans?
Cela devenait pour moi compliqué à expliquer. Une idée me vient à l’esprit.
J’emprunte une feuille et un stylo, et griffonne : 4+x=18.
Je remercie les Arabes qui, pour m’aider ce jour-là à communiquer avec les Chinois, avaient dans leurs heures de gloire eu la bienveillance d’inventer l’algèbre. »
Cette jeune femme a parcouru les grands espaces de la Terre et visité les sites les plus extraordinaires de notre planète avec comme unique compagnon, son sac à dos :
«voyager. Voyager, et c’est un monde qui s’offre et défile sous nos yeux. Voyager, et ce sont des portes qui s’ouvrent. Certaines dont on n’aurait même pas appréhendé l’existence. Voyager, c’est aller vers l’Autre, c’est découvrir les possibles, quelque fois les impossibles, c’est apprendre, s’apprendre, c’est retrouver la capacité d’émerveillement que perdent les enfants quand ils deviennent grands. Voyager, c’est partir, revenir, se poser des questions, avoir des réponses, tomber, se relever, rire, pleurer, aimer, détester, improviser, se dépasser, se décourager, persévérer, se sentir libre, se sentir sentir, se sentir vivre. Voyager, c’est se laisser aller au gré du vent, aller où l’intuition nous pousse, pour mieux se rapprocher de son destin. Voyager, c’est faire un pas vers ce que l’on est censé trouver, c’est faire des rencontres magiques. Voyager, c’est ouvrir les yeux, s’ouvrir aux gens, aux cultures, aux paysages, aux religions, aux arbres. Et surtout à soi-même.
Je voyage seule, sac au dos, pendant des mois, sans réellement savoir de quoi seront fait mes lendemains. Pour pouvoir mieux suivre mon chemin. Pour pouvoir être mieux ouverte à ce qui m’entoure. Pour pouvoir mieux donner, et mieux recevoir. Pour que mes sens soient mieux en alerte, à l’affût du Beau. Et le Beau nous entoure. Nous en sommes cernés. »
Comme elle le dit si bien, le voyage est une ouverture de l’esprit et de l’âme. C’est un éveil des sens, une recherche de soi, d ’autrui et du Beau. Cette quête du Beau s’explique par sa profonde fibre artistique. En effet, le voyage est une source d’ inspiration pour Leïla. En résulte de superbes clichés pris dans les différentes contrées visitées, Chine, Tibet , Indonésie, Argentine , Mexique, Chili , Tanzanie, Kenya, Bolivie, Pérou, etc. Dans cette exploration des paysages, elle puise aussi les couleurs et les tons qui se figent dans son imagination et qui lui serviront à réaliser de magnifiques peintures; des oeuvres picturales (photos et tableaux) qu’elle a l’intention d’exposer très prochainement en France et au Maroc.
Leïla Ghandi est en quelque sorte une ambassadrice du Maroc puisqu’elle déclare : «En croisant les peuples et les tribus des coins les plus reculés du monde, je leur parle de mes origines et de mon pays, le Maroc ».
C’est à 17 ans qu’elle quitte Casablanca, le baccalauréat en poche, pour poursuivre des études universitaires en France. Aujourd’hui, elle est chargée de mission en Relations internationales à la Chambre de commerce et d’industrie du Lot et Garonne, après avoir obtenu son Master en etude et stratégie Marketing à l’Institut d‘études politiques de Paris. Une autre facette de cette aventurière est sa passion pour la musique et la danse qu’elle exerce de manière soutenue. Elle a accompagné la chanteuse de jazz, Dee Dee Bridgewater, en tant que danseuse dans sa tournée française en 2000. Percussionniste, elle est aussi membre du groupe brésilien «Batala» qui se produit dans de nombreux festivals et carnavals.
Férue d’écriture, elle se consacre à ses heures perdues à la rédaction de son premier roman. Et c’est vers le reportage, point de convergence de tous ces ingrédients (voyage, écriture et photographie) que s’oriente actuellement la carrière professionnelle de notre jeune marocaine.
Alors, chapeau bas mademoiselle pour tout ce courage et ce talent !
Son site Internet , www.leilaghandi.com, vous en dira plus long.
• Iman Chair Haidar