Le Cube indépendant Art Room de Rabat accueille jusqu’au 16 mars «HERstory- des archives à l’heure des post-féminismes». Il s’agit d’une exposition proposée par l’historienne d’art et commissaire d’exposition Julie Crenn et l’artiste Pascal Lièvre.
Dans le cadre de leur résidence, ils reçoivent et interviewent des artistes et militantes actives au Maroc sur leurs projets mais aussi sur leur position par rapport aux féminismes. «Nous, artiste et historienne de l’art, souhaitons nous engager pour rendre visibles, faire circuler et archiver les paroles féministes», indiquent Julie Crenn et Pascal Lièvre. Et d’expliquer que «les post-féminismes ont déconstruit le féminisme traditionnel qui ne parlait pas des femmes mais de la femme comme une entité spécifique ; il ne rendait pas compte de la diversité des statuts et des orientations sexuelles des femmes et hommes transgenres et cisgenres et des personnes intersexes. Partout dans le monde, des féminismes s’affirment». Il faut dire que ««HERstory» est définie comme une exposition d’archives. Elle a pour but de faire entendre les voix de féministes, hommes et femmes, du monde entier.
Ainsi, l’exposition présentée au Cube diffuse des entretiens inédits réalisés au Maroc. Elle est enrichie des portraits précédemment filmés à Paris, ainsi qu’une série de vidéos, parmi lesquelles des extraits de conférences, des chansons ou encore des clips militants, récoltés sur Internet. De plus, une bibliothèque féministe est mise à la disposition des visiteurs durant tout le temps de l’exposition.
Ces ouvrages, dont les auteurs s’expriment depuis les différents continents, attestent d’une dynamique et d’un engagement critique global. «Des pensées extrêmement foisonnantes, qui, de jour en jour, s’étendent, se contredisent, se précisent et s’affinent. Des pensées qu’il est nécessaire de faire circuler pour générer une vision plurielle de nos sociétés». Une fois de plus, HERstory est une invitation à voir, écouter, lire, informer, découvrir, échanger, rencontrer, proposer, débattre, interroger et s’ouvrir aux pensées post-féministes.