Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, appelle, dans une lettre, le ministre libanais de la Justice, Samir El Jisr, à abandonner ces poursuites et lui demande : « pourquoi cette journaliste risquerait-elle trois ans de prison alors qu’elle n’a fait que son métier en pointant du doigt les disfonctionnements de la justice ? ».
Selon les informations recueillies par RSF et confirmées par le rédacteur en chef d’As-Safir, Joseph Samaha, sa collaboratrice a été traduite, le 8 avril 2002, devant le Tribunal des Imprimés à la suite d’une série d’articles concernant la disparition d’une fillette à Beyrouth dans les années 90. Elle est poursuivie pour « mépris à la justice et insinuation concernant une affaire devant la justice », suite à une plainte du procureur général. La fillette avait disparu peu après avoir été confiée à un couvent par sa famille.
Dans un article paru le 14 novembre, la mère de la disparue avait déclaré à la journaliste que l’enquête n’avait pas progressé depuis le dépôt de sa plainte plusieurs années auparavant, et qu’on lui avait précisé au tribunal que le dossier avait été perdu. La chaîne de télévision Future TV qui appartient au Premier ministre Rafic Hariri, avec lequel, dit-on, le ministre de la Justice entretient de bonnes relations, avait diffusé un reportage sur ce fait divers en juillet 2001, en citant également la mère, mais n’a pas été poursuivie. La journaliste doit comparaître à nouveau devant le Tribunal des Imprimés le 20 mai.