Le prix Goncourt 2007, le plus prestigieux prix littéraire en France, a été attribué, lundi, à Gilles Leroy pour « Alabama song », qui raconte à la première personne le destin tragique de Zelda Fitzgerald, l’épouse de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald.
Le livre de Gilles Leroy, publié aux éditions Mercure de France, a été désigné au 14e tour de scrutin par 4 voix contre 2 à Olivier Adam pour «A l’abri de rien», a annoncé le jury. Gilles Leroy, 48 ans, est l’auteur d’une dizaine de romans et écrits divers. Après des débuts dans le journalisme, il quitte Paris dans les années 1990 pour se consacrer pleinement à l’écriture. Gilles Leroy enchaîne indifféremment romans et nouvelles depuis son premier roman «Habibi» publié en 1987. «Alabama song» est l’une des surprises de la rentrée littéraire. Sorti discrètement en septembre, ce court roman a été en lice pour la plupart des grands prix littéraires français de l’automne, dont le Goncourt, le Renaudot et le Médicis. Gilles Leroy y fait, d’une écriture élégante, le portrait de Zelda Fitzgerald en jeune femme tourmentée, condamnée à vivre dans l’ombre d’un grand écrivain, tout en réussissant à ne pas faire une biographie fictive supplémentaire d’un personnage mythique. Le Goncourt 2006 avait été attribué aux «Bienveillantes» de l’Américain Jonathan Littell, vendu selon son éditeur Gallimard à plus de 730.000 exemplaires. Le nombre de tours de scrutin nécessaires cette année illustre à quel point les jeux étaient ouverts, alors que le Goncourt avait été attribué l’an dernier dès le premier tour à Jonathan Littell. Comme chaque année, un autre prix littéraire, le Renaudot, a été décerné en même temps que le Goncourt : il a été attribué à Daniel Pennac pour « Chagrin d’école » (Gallimard). Il a été choisi alors qu’il ne figurait pas parmi les cinq ouvrages retenus dans la dernière sélection de ce prix. A 62 ans, Daniel Pennac, écrivain à succès, reçoit pour la première fois un des grands prix littéraires d’automne. Dans ce livre autobiographique, cet ancien professeur de français raconte la blessure d’avoir été, des années plus tôt, un cancre. Daniel Pennac avait déjà été l’auteur d’un essai de réflexion autour de l’éducation, «Comme un roman», et il a signé de nombreux ouvrages pour la jeunesse ainsi que des livres illustrés. Le prix Renaudot du meilleur essai a été remis à Olivier Germain-Thomas pour «Le Bénarès-Kyoto » (Le Rocher).
Bio-express
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