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Profession, preneur de son

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ALM : Comment vous êtes vous lancé dans la carrière de preneur de son ?
Taoufik Mikraz : C’est un choix personnel. J’avais toujours un penchant envers ce métier. Et pour preuve, j’ai abandonné la Faculté d’économie après deux ans d’études pour intégrer une école d’audiovisuel à Casablanca. J’ai opté pour la filière du son et de l’image. La formation a duré deux ans. Chaque année, on devait effectuer des stages. C’est ainsi que j’ai été stagiaire au tournage du film «Taief Nizar» de Kamal Kamal.

Quel est le premier réalisateur avec lequel vous avez travaillé ?
Actuellement, je travaille beaucoup avec les productions étrangères, mais mon premier travail était aux côtés du même Kamal Kamal. La production avait un problème avec l’ingénieur du son et lorsqu’ils ont remarqué que j’étais spécialisé dans le son, ils m’ont proposé de jouer aux remplaçants.  Après les trois jours de stage, le staff de la réalisation était satisfait du résultat. J’étais en dernière année d’études et je n’avais pas encore passé mes examens. Ils m’ont demandé de continuer à travailler avec eux pour la suite du tournage. Par la suite, j’ai enchaîné dans les téléfilms et les productions étrangères. J’ai été assez chanceux, puisque avant même de décrocher mon diplôme, j’avais déjà trouvé du travail.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans ce métier ?
Il m’arrive souvent de travailler avec des chaînes de télévision pour des documentaires ou d’autres styles d’émission. Mais je suis passionné par le cinéma. Je pense que c’est dans le septième art que j’arrive à être créatif et sentir ma véritable utilité.

La créativité est-elle nécessaire pour être un bon preneur de son ?
L’intérêt est d’être dans la capacité de faire des propositions au réalisateur. Mais pour réussir à obtenir une très bonne qualité de son, il faut être curieux et voir beaucoup de films pour développer des réflexes et trouver des solutions. La théorie que l’on nous a enseignée à l’école n’est jamais suffisante. Si l’on est vraiment passionné, on déploie suffisamment d’efforts pour apprendre davantage sur le terrain.

En quoi consiste réellement le métier de preneur de son ?
Avant de commencer à travailler, le preneur de son doit s’enquérir du scénario et le lire en entier. C’est la seule manière de connaître réellement le besoin du réalisateur et de l’équipe technique. Tout de suite après la lecture du scénario, on entame le repérage du son.

Comment s’organise ce métier au Maroc ?
Le preneur de son est considéré comme étant un technicien de cinéma. Nous sommes donc regroupés au sein de la Chambre des techniciens sous la tutelle du Centre cinématographique marocain (CCM). Nous possédons des cartes professionnelles, mais je pense personnellement qu’elles ne servent pas vraiment à grand-chose.
Il n’existe pas vraiment de solidarité entre les gens qui exercent ce métier. Chacun travaille dans son coin, sans vraiment s’impliquer dans l’action associative pour réclamer et défendre nos droits. En fait, les techniciens ont peur car ils croient souvent que s’ils entrent dans le syndicalisme, ils seront mal vus par les boîtes de production et qu’ils peuvent même cesser de faire appel à eux.

Comment percevez-vous l’évolution de votre carrière ?
J’aimerais poursuivre cette carrière. Le métier de réalisateur ne m’intéresse pas. Je suis contre le vedettariat. Si je suis reconnu par les professionnels, cela me suffit. Le fait de travailler dans l’ombre ne me dérange pas étant donné que je me sens bien dans ce métier.

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